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Plan de lutte LFI : Du « narcotrafic » à une approche globale de la criminalité organisée.

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Fusillade à Poitiers, tentatives de meurtre à Rennes, règlements de compte à Grenoble, tentatives de violences aggravées sur le procureur général à Douai… Contrairement à ce que la récente focalisation médiatique sur une série d’infractions graves pourrait laisser croire, la criminalité organisée n’est pas un phénomène nouveau en France.

Son essor contemporain est lié aux transformations économiques, sociales et culturelles, notamment avec l’industrialisation, l’enrichissement de la population et l’extension des marchés. Cette criminalité représente aujourd’hui une menace pour la société et la démocratie. En s’appuyant sur une organisation économique parallèle, elle produit de la violence, exploite et accentue les vulnérabilités sociales.

Face à cette réalité, l’escalade répressive prônée par les irresponsables politiques du gouvernement et de l’extrême droite est non seulement inefficace, mais elle est aussi dangereuse pour les citoyennes et citoyens. Il faut une approche et des politiques radicalement différentes de celles mises en oeuvre actuellement, qui sont toutes en échec.

Faire par exemple de la lutte contre le « narcotrafic » le seul sujet de préoccupation revient à méconnaître l’architecture globale de la criminalité organisée et en particulier du phénomène mafieux, qui s’intègre avec facilité dans la société libérale sur un ensemble de branches d’activités illicites et licites pour faire perdurer leur modèle d’entreprise capitalistique.

D’une part, la dérégulation permet à ces organisations criminelles de s’adonner à des trafics d’êtres humains, d’armes, de drogues et de blanchiment d’argent. D’autre part, et c’est là tout le paradoxe, les politiques prohibitionnistes ont créé un terreau fertile pour cette « criminalité capitalistique », renforçant son essor.

Ainsi, la prohibition des drogues a engendré un marché clandestin international colossal, offrant à la criminalité organisée une source inépuisable de profits. En effet, la consommation de drogue est largement répandue dans la population. Malgré une politique parmi les plus répressives, la France est le premier pays consommateur de cannabis, 47,3% des Français·es en ayant déjà consommé.

L’hypocrisie doit donc cesser. En criminalisant la production, la distribution et la consommation de substances illicites, ces mesures ont déplacé ces activités vers des circuits souterrains contrôlés par des réseaux illégaux. Cela a non seulement accru les bénéfices de ces entreprises criminelles, mais a également intensifié la violence associée à ces trafics en exposant les citoyennes et les citoyens ainsi que tous les acteurs publics.

Si le trafic de drogues est le soubassement le plus rentable de la criminalité organisée, il ne peut être pérenne qu’en s’appuyant sur du blanchiment, de la corruption, du trafic d’armes, etc. En imposant le terme même de « narcotrafic », le ministre de l’Intérieur invisibilise donc une partie du problème posé par la criminalité organisée et fait le jeu de l’engrenage de la violence en érigeant la seule réponse répressive comme efficiente. Pire, cela n’a aucun impact sur la proportion de la population consommant des produits stupéfiants.

Le corpus juridique et institutionnel est déjà conséquent. La question qui se pose est bien celle de l’efficacité des outils juridiques pour lutter contre ce phénomène et donc de sa doctrine. Pour s’attaquer concrètement aux entreprises criminelles, il faut, au contraire de ce qu’ont fait les gouvernements successifs, développer une réponse globale de l’Etat en mobilisant une large communauté de professionnel·les et associations : de la ou du juge, policier·e, douanier·e, en passant par la ou le contrôleur fiscal, les agent·es des organes de contrôle des marchés publics, les agent·es de terrain de la police de l’environnement, les éducateurs·trices spécialisé·es, les travailleurs et travailleuses. sociales intervenant dans la prévention en amont comme en aval ou encore les associations des victimes de la mafia, etc.

Avec ce document, le groupe parlementaire propose une stratégie de lutte contre cette criminalité organisée. Nous y pointons les vraies urgences en termes de sécurité et proposons une méthode plus globale d’action pour lutter contre les trafics en sortant des logiques de répression des consommateur·ices et en concentrant les moyens de police, de douane et de justice sur le haut du spectre, c’est-à-dire ceux qui organisent les réseaux criminels et s’enrichissent de manière colossale.

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