Les travaux de la commission d’enquête ont été lancés et se sont déroulés dans un contexte particulier. Le 22 juin 2022, un bébé décède dans une micro-crèche du groupe privé People & Baby. Ce drame a eu l’effet d’un électrochoc et a libéré la parole dans un secteur en grande souffrance. Ce sont ces multiples témoignages qui décident le député LFI William Martinet à déposer une résolution le 24 avril 2023 réclamant la création d’une commission d’enquête parlementaire.
S’engage alors un bras de fer avec la majorité présidentielle. Malgré la nécessité évidente de faire la lumière sur les dérives du business des crèches privés lucratives, tout est fait pour empêcher le lancement de la commission. Les deux principaux groupes macronistes s’y opposent lors de l’examen de la résolution en hémicycle le 28 novembre 2023. C’est grâce à une forte mobilisation des groupes de la Nupes qu’un vote positif est arraché (178 voix pour et 161 contre). S’en suit une manœuvre au sein de la commission d’enquête pour évincer William Martinet des postes clefs de rapporteur et président et y placer un binôme (Mme Tanzilli, RE, et M. Bazin, LR) dont les groupes politiques se sont pourtant opposés à la création de commission. Loin d’être anecdotique, cet entêtement de la macronie à défendre la marchandisation de la petite enfance est symptomatique de leur connivence avec les intérêts privés.
Malgré ces obstacles, les insoumis membres de la commission d’enquête (William Martinet, Sophia Chikirou, Anne Stambach-Terrenoir et Elise Leboucher) se sont pleinement investis dans ses travaux. En parallèle des auditions menées à l’Assemblée nationale, les insoumis ont organisé une commission d’enquête populaire aux côtés des familles et des professionnelles. C’est le fruit de ce travail qui vous est présenté au sein de ce contre-rapport.