Communiqué du Groupe LFI-NUPES
C’est avec une immense tristesse que nous apprenons la mort de deux personnes en Nouvelle-Calédonie. Des centaines de blessés sont également à déplorer, dans ce qui ressemble à un début de guerre civile. La tristesse d’autant plus grande que rien dans les affrontements que connaît l’archipel depuis dimanche n’était imprévisible : nous avions alerté avec force lors des débats d’hier à l’Assemblée nationale sur le dégel du corps électoral.
Les éléments qui ont mené à la guerre civile dans les années 1980 sont à nouveau présents sur le territoire. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Car c’est sur les vieilles cicatrices que se rouvrent les nouvelles blessures, et la question du corps électoral est centrale dans l’accord de décolonisation signé à Nouméa en 1998. Le vote du dégel unilatéral du corps électoral par l’Assemblée nationale a été l’élément déclencheur de violences qui endeuillent le pays.
Le gouvernement porte une responsabilité écrasante dans la situation actuelle. C’est son entêtement à passer en force et à déchirer les conditions qui ont permis 35 ans de paix civile qui ont provoqué ce chaos.
Il faut sortir par le haut de la crise que le gouvernement a provoquée. Nous mettons en garde : une répression violente ne peut mener qu’à davantage de chaos. La politique de répression met les policiers et gendarmes en difficulté, avec un risque réel d’embrasement généralisé que rien ni personne ne pourra contrôler. L’issue de cette crise politique ne peut être que politique.
Le dégel du corps électoral ne peut pas avoir lieu en dehors d’un accord négocié et accepté par tous. Nous appelons le gouvernement à la responsabilité. Il doit faire un geste fort pour l’apaisement, en annonçant qu’il renonce au projet de loi. Il doit envoyer une mission du dialogue en Nouvelle-Calédonie pour retrouver la voie de la paix civile.