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N’en déplaise à Macron, l’EPR de Flamanville ne « démarre » toujours pas

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Communiqué du groupe LFI-NUPES

Ce jeudi 16 mai 2024, le Président Macron se rend à la centrale nucléaire de Flamanville pour y célébrer la décision de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) d’autoriser enfin le « démarrage » de l’EPR. Pourtant, après une facture déjà multipliée par six pour avoisiner les 20 milliards d’euros et un retard de 12 années sur la date initiale d’entrée en service, il n’est toujours pas question de production d’électricité susceptible d’alimenter les foyers et de décarboner notre économie, puisqu’il manque encore trois autorisations de l’ASN pour lancer la réaction en chaîne à l’intérieur du cœur du réacteur et le monter jusqu’à sa pleine puissance… ou presque. 

En effet, il reste un certain nombre de problèmes non résolus et pointés par l’ASN, qui rendent d’ailleurs perplexe concernant cette première décision positive. 

Comment comprendre que l’ASN autorise le démarrage avec un couvercle de cuve qu’elle juge défaillant mais en préconisant son remplacement dans quelques mois, alors que son remplaçant fabriqué au Japon devrait arriver d’ici la fin de l’année ? C’est produire un nouveau déchet nucléaire de 27 tonnes d’acier qu’il faudra gérer, avec des risques inutiles pour les travailleurs chargés du remplacement.

De même, l’ASN autorise ce démarrage tout en réclamant le remplacement après coup d’autres matériels essentiels au maintien de la sûreté (soupapes, échangeurs, etc.). Pire : alors qu’il est établi que le fond de cuve du réacteur présente lui aussi un problème de conception, qui entraine à la fois des risques de sûreté et des difficultés à atteindre la pleine puissance du réacteur, l’ASN ne réclame que la remise d’un rapport d’EDF d’ici 3 ans. 

Le groupe LFI-NUPES conteste la possibilité d’un démarrage de l’EPR de Flamanville avec des matériels défectueux, dont certains ont fait l’objet de falsifications, et alors que les réponses en termes de sûreté ne sont aucunement satisfaisantes.

Plus globalement, le groupe LFI-NUPES conteste l’obsession macroniste de la relance atomique. Une relance qui parie sur la construction de réacteurs de type EPR2, modèle présenté comme plus simple que l’EPR mais dont il n’existe pour l’instant aucun exemplaire ni prototype et dont le ministre Lescure lui-même a qualifié le design détaillé de « croquis » il y a quelques semaines. Le fiasco de Flamanville est pourtant le résultat du même aveuglement, lorsque le locataire de l’Elysée de 2006 a décidé de la construction de l’EPR alors que toute la filière savait que le modèle n’était pas prêt.

Si le Président Macron s’évertue à vouloir enfiler le costume trop grand pour lui du Général de Gaulle, il inscrit en réalité ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy. Il n’est pas responsable de faire reposer nos objectifs de décarbonation et d’approvisionnement dans ce bien de première nécessité qu’est l’électricité sur un « grand programme de croquis » qui tournera immanquablement et pour les mêmes raisons au fiasco.

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