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Radio J et son journaliste Frédéric Haziza ont été assigné en référé pour retirer de leurs réseaux sociaux le morceau d’interview d’Amine El Khatmi au cours de laquelle celui-ci a traité Jean-Luc Melenchon « d’ordure antisémite ».

Stupeur : malgré une jurisprudence constante, la juge des référés s’est déclarée incompétente pour dire le droit sur cette question. Elle a déclaré d’office l’irrecevabilité de l’action, refusant de juger l’affaire.  

C’est donc de manière délibérément mensongère que Radio J et ses avocats ont déclaré que jean-Luc Mélenchon aurait été débouté et condamné à des dommages et intérêts dans un dossier qui n’a même pas été traité. 

Après quoi la conclusion du ministre de l’intérieur pour qui « LFI n’a pas démontré qu’elle n’était pas antisémite »  » créé un renversement d’un point fondamental concernant les libertés individuelles fondamentales : désormais nul n’est plus préjugé innocent mais doit faire la démonstration qu’il n’est pas coupable s’il est accusé d’antisémitisme ! 

On devine que l’interprétation manipulatrice donnée à ce refus de rendre justice serait évident. L’injurieur est Amine El Khatmi, un politicien roué, conseiller laïcité de Valérie Pécresse, auparavant président du Printemps républicain. Cependant, de son côté X (ex Twitter) fait mieux que la Justice puisque dès notre plainte il a immédiatement supprimé les publications reprenant ces propos. Mais la décision d’incompétence et le refus de juger en référé permet aussi à Radio J de continuer à diffuser l’insulte sur son réseau. Dès lors, chacun peut se demander si cette radio ne bénéficie pas d’une protection exceptionnelle. Et si les insoumis sont toujours sous la protection de la loi commune quand ni leur saisine de justice ni enquête contre tant de leurs agresseurs de toutes sortes n’aboutissent jamais.

Certes l’accusation d’antisémitisme est devenue vide de sens et purement politicienne depuis qu’elle a été utilisée aussi abusivement déjà par le premier ministre israélien Netanyahu et ses relais politiques en France. En ont eu à le subir notamment le pape, l’ONU et son secrétaire général, Edgard Morin, la Cour internationale de justice, de nombreuses ONG et des dizaines de députés et personnalités politiques de tous bords. Mais est-ce une raison pour accorder le privilège à une radio communautariste d’accuser de ce délit qui elle veut sans que cela soit considéré comme une injure publique ? 

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