Projet de loi d’orientation agricole : ni revenu garanti ni accès au foncier, tout est de la faute de l’écologie !

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Communiqué de presse du groupe LFI-NUPES

Sans surprise, malgré les promesses d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal, le projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture transmis au Conseil d’Etat ne répond à aucune des urgences pour notre agriculture, urgences exprimées ces dernières semaines.

Nombre d’agriculteurs peinent à vivre de leur travail, 16% des exploitants vivent sous le seuil de pauvreté. Pourtant, rien dans ce projet de loi ne répond au problème de prix non rémunérateurs. Rien pour protéger les agriculteurs face à l’agro-industrie et la grande distribution.

Passé sous la barre des 400 000, le nombre d’agriculteurs-trices continue dramatiquement à baisser alors qu’il faudrait installer massivement de nouveaux paysans. Ainsi le premier grand obstacle à l’installation est l’accès au foncier, aucune mesure ambitieuse n’y répond dans le texte. Le texte se borne à créer un nouvel instrument de mobilisation de capitaux privés.

Par contre ce texte contient bien des régressions potentielles. Le Gouvernement fait le choix de la régression écologique, en faisant des réglementations environnementales les bouc-émissaires de la colère des agriculteurs. L’introduction de la notion d’agriculture comme intérêt général majeur cache derrière la nécessaire souveraineté alimentaire un passe-droit pour que les pratiques agricoles s’affranchissent des normes environnementales. 

Le texte prévoit aussi des délais raccourcis en cas de contentieux, la simplification des procédures d’agrément et d’autorisation de projets d’infrastructures, et l’allègement des peines en cas d’atteinte au droit de l’environnement. 

Nous avons eu l’occasion de rencontrer l’ensemble des syndicats agricoles au Salon de l’Agriculture. Tous l’affirment : ils sont prêts à la bifurcation agroécologique, et ne réclament aucun retour en arrière. Ce qu’ils demandent, c’est de leur en donner les moyens, un cap clair et un revenu décent.

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