Communiqué du groupe LFI-NUPES
Face à la colère légitime exprimée par les agriculteurs pour vivre dignement de leur travail, la mise en scène du Premier ministre installé à côté de quelques ballots de paille n’efface pas le vide de ses propos.
Le gouvernement ne répond pas aux problèmes structurels de l’agriculture française. Aucune mesure concrète ne permettra de garantir des prix rémunérateurs pour les agriculteurs confrontés à une hausse spectaculaire du coût de la vie. Appliquer une loi qui existe déjà (Egalim) ne règle rien. Ainsi, elle n’empêchera nullement Lactalis, 1ère multinationale mondiale de lait, de payer des prix de misère aux éleveurs.
Le refus affiché de l’accord avec le Mercosur ne masquera pas le soutien du président de la République aux accords de libre échange, comme avec la Nouvelle Zélande et le Chili et plus globalement de l’Europe néolibérale. Il refuse de protéger les productions françaises de la concurrence déloyale.
La suppression de l’exonération fiscale sur le GNR ou le saupoudrage budgétaire prévus sont des sparadraps sur une plaie béante. Ainsi seuls 50 millions d’euros seront débloqués pour la filière bio, alors qu’elle est en crise et qu’une majorité des députés avaient voté pour une enveloppe de 270 millions.
Refusant de protéger les agriculteurs face aux multinationales et aux importations à prix cassé, le gouvernement a adopté une autre voie : faire reculer gravement l’environnement. Ainsi la “simplification administrative” permettra surtout de faciliter des méga-bassines ou de très grands projets agro-industriels, au détriment de la population et d’une grande partie du monde agricole.
Nous rappelons nos propositions d’urgence : des prix planchers pour les agriculteurs et un plafonnement des marges des multinationales de la transformation et de la distribution, la clause de sauvegarde pour protéger les agriculteurs des importations de produits ne respectant pas les mêmes normes, un moratoire sur les accords de libre-échange, un plan d’aides massif pour les filières en crise (agriculture biologique, de qualité, certains fruits et légumes…).