Ce dimanche Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale, 4e personnage de l’État, a effectué un voyage officiel en Israël en compagnie de plusieurs députés va-t-en-guerre.
Avant même que le débat ait lieu à l’Assemblée, elle est allée y renouveler sa ligne de soutien inconditionnel à la riposte du gouvernement suprémaciste de Netanyahu, afin de faire pression sur la ligne de la diplomatie française.
Les propos tenus par la Présidente de l’Assemblée nationale font honte à la France. Elle a ainsi estimé que « Rien ne doit empêcher Israël de se défendre », au moment même où la rapporteuse spéciale de l’ONU Francesca Albanese alerte sur le grave danger de nettoyage ethnique qui menace les Palestiniens de Gaza, et alors que le bilan provisoire fait déjà état de plusieurs milliers de morts civils palestiniens dont des centaines d’enfants.
Ces propos relaient la propagande de l’extrême-droite israélienne selon laquelle les bombardements indiscriminés contre les civils palestiniens se justifieraient par le fait que ces derniers se constituent en « boucliers humains ». Reprendre ces termes alors même que les habitants de Gaza sont assiégés illégalement par l’armée israélienne et n’ont nulle part où aller revient à légitimer des crimes de guerre et à exonérer l’armée israélienne de toute responsabilité. Ils mettent également en danger les otages aux mains du Hamas, ainsi que les journalistes et humanitaires présents à Gaza.
Devant la montée des protestations, y compris parmi les députés de la majorité, la Présidente de l’Assemblée nationale tente d’allumer un contre-feu indigne. Elle le fait en ciblant Jean-Luc Mélenchon qui porte pour sa part la voix du cessez-le-feu et de la paix. Prétendre que l’usage du verbe « camper » serait antisémite est grotesque. La lutte contre l’antisémitisme est un sujet trop sérieux pour qu’il soit dévoyé par des mensonges indignes.
Nous dénonçons les propos tenus par Yaël Braun-Pivet en Israël et ce matin au micro de France Inter. Nous demandons à la diplomatie française de se démarquer officiellement du soutien de fait du quatrième personnage de l’État à des crimes de guerre, afin de replacer la France dans le camp des défenseurs de la paix.