Communiqué du groupe LFI-NUPES
La France accueille le Sommet pour un Nouveau Pacte Financier, dont l’objet est de réfléchir aux mécanismes de solidarité internationale à l’heure de la crise climatique.
L’absence de l’immense majorité des chefs d’Etat des pays décidant de l’architecture financière internationale, qui rappelle l’affaiblissement de la parole de la France sous Emmanuel Macron, réduit d’emblée ce Sommet à une énième séquence d’autopromotion.
Pourtant, selon Oxfam, les pays les plus pauvres ont besoin de 27 000 milliards de dollars d’ici 2030 pour mettre en place les stratégies d’adaptation au changement climatique, et pour respecter les objectifs de développement durable. La justice climatique, inscrite en droit international doit s’appliquer, quand les émissions historiques des 20 pays les plus riches sont 650 fois supérieures à celles des dix pays les plus vulnérables aux changements climatiques.
Des solutions radicales s’imposent, « au nord » comme « au sud », pour être à la hauteur de ces enjeux. Mais le sujet crucial et universel de la redistribution des richesses est occulté. « Au nord », comme « au sud », des minorités accaparent les richesses produites par la majorité. Au détriment, entre autres, des investissements nécessaires à l’adaptation au changement climatique, dont les conséquences touchent d’abord les plus pauvres.
Les mesures comme la taxation des fortunes des plus riches, des modes de production les plus polluants, des transactions strictement financières vampirisant l’économie productive, sont absentes du sommet. Il ne sera pas plus question de l’impact désastreux des politiques de hausse d’intérêts des banques centrales des pays les plus riches, et de la grande instabilité monétaire et financière induite par le néolibéralisme international. Or les pays pauvres dépensent cinq fois plus de ressources pour le service de la dette que pour la transition énergétique.
La France Insoumise rappelle à nouveau les conditions dans lesquelles une solution réellement radicale et utile pourra émerger :
⁃ L’existence d’un multilatéralisme réel : un pays = une voix, à l’ONU, dans les institutions financières internationales (IFI) comme dans les banques régionales de développement.
⁃ La refonte des organisations financières internationales autour de missions d’entraide et de solidarité plutôt que de police de l’orthodoxie financière
⁃ La mobilisation massive des financements nécessaires, notamment via des formes globales de fiscalité justes (sur les producteurs d’énergies fossiles, sur la spéculation financière, en particulier).