Communiqué du groupe LFI-NUPES
9 morts à Dakar et à Ziguinchor. C’est le terrible bilan de la nuit d’affrontements entre étudiants et policiers. Cette explosion fait suite à la condamnation hier à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » à l’encontre d’Ousmane Sonko, le principal opposant au Président sénégalais Macky Sall. Nos pensées se tournent vers les victimes et leurs proches, et vers l’ensemble du peuple sénégalais.
Initialement accusé de viol, Ousmane Sonko se voit condamné sur la base d’un verdict étrange, calibré dans le seul but de l’empêcher de participer à l’élection présidentielle de 2024, à laquelle le président Macky Sall entend se représenter en dépit de l’interdiction de faire plus de deux mandats inscrite dans la constitution sénégalaise.
Intervenant après des mois de procédures diverses contre Sonko, nombre de militants de l’opposition ou encore des journalistes victimes de décisions arbitraires et liberticides, ce verdict aggrave la dérive autoritaire du pouvoir.
Comme on pouvait le craindre le Sénégal s’embrase donc. La jeunesse est dans la rue, et le pouvoir réprime. Cette fuite en avant ne peut que provoquer des fractures aux conséquences incommensurables dans un pays jusqu’à peu perçu comme un modèle démocratique dans la région.
Comme tous les amis du peuple sénégalais, le groupe parlementaire de la France Insoumise - NUPES observe cet engrenage avec inquiétude, appelle le pouvoir à la désescalade.
Sans aucun esprit d’ingérence : c’est aux sénégalais et à personne d’autre de départager, dans les urnes, les programmes politiques proposés par les forces politiques sénégalaises. Encore faut-il que ce choix puisse avoir lieu.
La France ne saurait rester silencieuse, sauf à hypothéquer l’avenir de sa relation avec le peuple sénégalais, soucieux que notre pays ne serve pas de caution à la confiscation de la démocratie que déplore la majorité des sénégalais.
