Communiqué du groupe LFI-NUPES
Ce lundi 22 mai, dès 7h30 du matin, les autorités ont commencé l’opération de démolition du bidonville “Talus 2”, l’un des plus importants de Mayotte, dans le quartier de Majicavo sur la commune de Koungou. Après un mois de suspension, la justice a autorisé mercredi dernier la reprise de cette opération, suspendue dès ses débuts par le tribunal judiciaire de Mamoudzou.
Ce matin marque le réel départ de l’opération sécuritaire “Wuambushu”, de démolition des cases mais surtout d’expulsion des migrants, dans le département le plus pauvre de France. Le bruit sourd des pieds de biche qui font céder les portes des cases, du métal qui plie sous la force des pelleteuses, résonnera durant toute cette semaine prévue pour détruire les 135 habitations du quartier. Dans les prochains mois, les autorités prévoient d’en faire disparaître plus d’un millier sur l’île.
Derrière l’argument sanitaire de lutte contre l’habitat insalubre, cette opération brutale, violente, et “anti-pauvres” selon l’association Droit au logement, est surtout une opération d’expulsion massive de personnes en situation irrégulière vers les Comores, stigmatisées et présentées comme la cause de tous les maux. Par cette approche, véritable préambule au futur projet de loi Immigration, le Gouvernement nourrit intentionnellement la crise sociale et les tensions préexistantes sur l’île.
Le groupe La France insoumise - NUPES dénonce cette chasse aux personnes migrantes, réalisée en violation de leurs droits, qui détourne le regard des véritables enjeux structurels à Mayotte. Expulser plutôt que reloger, cela résume la politique uniquement répressive du gouvernement. Dans le même temps, les inégalités s’aggravent et les droits les plus essentiels, comme l’accès à l’eau ou à l’éducation, sont entravés. Le gouvernement, aux côtés de la droite et de l’extrême droite, ferme les yeux sur les problèmes de fond, concentre les moyens autour de choix sécuritaires, et entretient le sous-investissement dans les services publics.
Mayotte, 101è département français, est maintenu hors de la République.