Déclaration des députés membres de l’intergroupe NUPES Uni​.es pour le retrait de la réforme des retraites

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Depuis plus de 2 mois, le pays se mobilise tout entier pour faire obstacle à la retraite à 64 ans. Plus de 70 % des Françaises et des Français s’y opposent, comme l’ensemble des organisations syndicales de salariés. La Première ministre et son gouvernement ne disposent pas de majorité de députés à l’Assemblée nationale pour faire adopter sa réforme et ont démontré leur isolement.

Pour passer en force, le Président de la République s’est appuyé sur les alinéas 2 et 3 de l’article 44, l’article 47-1 et le 49.3, dont l’utilisation en série brutalise notre démocratie. Cette méthode rend plus que jamais nécessaire l’amplification de la mobilisation dans la rue et dans la grève.

Il est temps de revenir à la raison. Le Président de la République doit entendre le rejet massif qu’exprime la population vis-à-vis de son projet, et le souhait profond d’un renouvellement démocratique de nos institutions et de la pratique du pouvoir. Nous l’appelons solennellement à retirer son projet ou à consulter les Françaises et les Français par référendum sur ce texte. Il pourrait aussi confier le sujet aux caisses de retraites dont c’est le rôle historique ou utiliser l’article 10 de la Constitution pour demander enfin un vote à l’Assemblée Nationale.

Nous prenons un engagement solennel : nous n’abandonnerons jamais le combat contre la retraite à 64 ans. Nous serons de toutes les luttes et de toutes les manifestations jusqu’au retrait de ce texte de loi. Nous l’abrogerons dans tous les cas une fois au pouvoir si Emmanuel Macron s’entête dans son passage en force.

Nous appelons à manifester ce jeudi 6 avril partout en France de manière pacifique et déterminée, sans céder aux provocations à la violence qui sert le pouvoir. Nous réaffirmons notre soutien à tous les salariés en grève. Nous appuyons les revendications de l’intersyndicale qui rencontrera demain la Première ministre. Et nous continuons sans relâche d’utiliser tous les moyens institutionnels à notre disposition dans la lutte contre la retraite à 64 ans. Aujourd’hui même, nous nous sommes rendus au Conseil Constitutionnel où nous avons présenté nos arguments pour obtenir la censure globale de la loi. Nous avons aussi déposé, ensemble, auprès de ce dernier une demande de RIP pour permettre aux citoyennes et citoyens d’exprimer par le vote le retrait de cette réforme.

Dans cette bataille, le Président de la République a choisi la stratégie du chaos. Il mise sur le durcissement de la situation pour incarner l’ordre alors qu’il sème le désordre partout dans le pays. Il réprime les manifestations et cherche à empêcher la grève par la réquisition. Il use des interdictions de manifestations et d’arrestations préventives et abusives dénoncées par des associations et des syndicats. La stratégie de maintien de l’ordre inquiète le Conseil de l’Europe, le rapporteur spécial de l’ONU et même la Maison Blanche !

Dans un pays qui a besoin d’apaisement, les outrances du ministre de l’Intérieur à l’encontre de la NUPES sont inacceptables. Nous n’acceptons aucune leçon de République de la part de ceux qui en bafouent les fondements, menacent nos libertés fondamentales et dédiabolisent par là-même l’action d’une extrême-droite dangereuse et violente. Nous appelons à une réaction forte de tous les défenseurs de la démocratie et de la République face à cette dérive.

En tout état de cause, face au délitement de la macronie et face à l’urgence sociale, climatique et démocratique, la responsabilité de l’intergroupe de la NUPES est immense. Nous continuons notre travail commun à l’Assemblée nationale pour porter nos propositions alternatives pour l’augmentation des salaires, le partage des richesses, la bifurcation écologique et une nouvelle ambition démocratique. Nous sommes prêt.es !

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