« L’ « état d’urgence permanent » dans lequel nous plonge ce gouvernement nous amène à nous questionner sur le mode de gouvernance qu’il souhaite dorénavant privilégier. Tout en sachant que les crises vont avoir tendance à se multiplier, ce genre de pratique et de méthode soulèvent de graves inquiétudes au sein de la population et des observateurs. Le conseil d’Etat souligne en effet dans son dernier rapport, que la France aura passé la moitié des 6 dernières années en état d’urgence. La démocratie n’a pas pour finalité d’être mise entre parenthèse face à chaque nouvelle crise, mécanisme symptomatique du capitalisme. A ce niveau de répétition, l’état d’urgence n’est plus une mesure d’exception, elle entre dans le droit commun.
Ce jeudi 21 octobre, la prolongation du passe sanitaire se retrouve ainsi voté par les seuls membres de la majorité. Aucun amendement n’aura été retenu, la macronie ne veut rien savoir. L’exécutif se retrouve donc avec un blanc sein et un instrument liberticide qu’il peut ressortir à tout instant, tout en évacuant le rôle de contrôle du Parlement de l’action gouvernementale.
Au-delà de la méthode, il y a le fond. Alors que le passe sanitaire était un levier pour conduire à la vaccination, il convient de s’interroger sur la pertinence de sa prolongation tandis que la majorité de la population est vaccinée. L’inquiétude se retrouve d’ailleurs dans cette jurisprudence de voir les informations médicales conditionner l’accès à certains services. Qu’en sera-t-il bientôt pour les assurances ? De surcroit, la fin des tests PCR remboursés par la sécurité sociale (de 22 à 48 euros !), l’éviction des soignant·es refusant de se faire vacciner, montre bien que ce n’est plus de la simple incitation, mais bien une obligation vaccinale qui ne dit pas son nom et à laquelle nos concitoyen·nes doivent concéder s’ils souhaitent retrouver une vie relativement similaire à la période pré-Covid.
Impossible pour certain·es d’aller prendre un café en terrasse par manque de pass, impossible pour d’autres à cause de l’augmentation du prix de la vie.
Cela n’aura échappé à personnes : les prix de l’énergie, des carburants et des matières premières augmentent de façon drastique avec la reprise économique post-Covid.
Avec une augmentation de plus de 70% du prix du gaz, plus de 3 millions de foyers français se retrouvent avec des factures qui ont explosé. Mais ce ne sont pas les seuls touchés. En effet, en raison de la libéralisation du marché de l’énergie, le prix de l’électricité a lui aussi augmenté. Avec ce marché de l’énergie, ce sont les contrats courts qui ont été favorisés, notamment avec la Russie, provoquant ainsi une volatilité des prix plus importante. Les biens de première nécessité tels que l’énergie ne doivent plus être soumis à la main invisible du marché, qui ne sert, de facto, qu’à gonfler les portefeuilles des actionnaires sur le dos des plus précaires : 7 milliards de bénéfices pour Total en plein crise de la Covid-19 !
Face à cette flambée, une solution existe pourtant. Et ce n’est pas celle du gouvernement, qui a daigné octroyer généreusement 100 euros pour celles et ceux sous le seuil du salaire médian de 2000 euros : l’équivalent de 27 centimes par jour, soit le quart d’une baguette de pain ! De plus, c’est une mesure somme toute assez pratique, puisque cela revient à ce que les français·es eux-mêmes la finance, via les impôts et les taxes. Dans l’urgence, comme l’avait fait Michel Rocard en son temps, il faut bloquer les prix des carburants.
Toutefois, ce type de mesure ponctuelle ne peut être que temporaire et transitoire. La seule solution qui vaille pour absorber dans le temps ces variations de prix, c’est une augmentation des salaires. Il est plus que temps d’augmenter le SMIC et les minimas sociaux tandis que l’inflation gagne tous les terrains, avec en première ligne le prix de la baguette de pain, indicateur traditionnel de la consommation en France.
Une fois de plus, ce gouvernement nous fait la démonstration de ses capacités de nuisances. Dans un pays où 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, dont 8 millions ont besoin de l’aide alimentaire pour survivre, l’exécutif installe une paupérisation de plus en plus de grande de la population. Président des riches, Emmanuel Macron se contente de l’aumône pour les plus précaires, tandis que les multinationales du CAC 40 engrangent des bénéfices records. »