Intervention sur la mise en application de la loi de programmation de la recherche

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Mme la Président, M. et Mme les rapporteurs, merci pour ce travail, chers collègues.

Le rapport intitulé “Communication sur l’application de la LPR” évoque à peine la promesse d’élever le budget de l’ESR à 25 milliards d’euros sur dix ans, qui, il est vrai, n’engage ni ce gouvernement, ni les suivants et à laquelle personne ne croyait.

Il pointe par contre à demi-mot que cette loi rejetée par la majorité de la communauté scientifique lors de son adoption ne fait toujours pas consensus.

Sur le fond, votre rapport indique qu’un volet de la LPR est consacré à l’“amélioration de l’attractivité des carrières scientifiques”. En réalité, les dispositifs de la LPR adhèrent à une vision libérale selon laquelle la concurrence et la précarité stimulent les chercheurs. Ainsi la multiplication des contrats précaires, avec la mise en place de CDI de mission scientifique, de chaires de professeurs juniors et de contrats doctoraux de droit privé, tend à supprimer peu à peu le statut de fonctionnaire, sans l’assumer et n’apporte pas de réponse satisfaisante à la problématique de l’attractivité.

Structurellement, la LPR met en place une vision anglo-saxonne de la recherche, axée sur la rentabilité à court terme, la concurrence à outrance et organise la fuite des investissements publics vers le privé notamment en renforçant l’ANR et le principe d’appel à projets.

Derrière un discours de modernisation et de plus d’autonomie, ce sont bien les fondements de la recherche publique qui sont attaqués : les crédits récurrents, le temps long de la recherche fondamentale, la liberté du choix des thèmes de recherche, ainsi que les sciences humaines et sociales.

Ressentez-vous le malaise profond qui touche une grande partie de la communauté scientifique qui voit la recherche publique s’étioler peu à peu au profit de la recherche privée et si oui, que préconisez-vous pour y remédier ?

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