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Demande d’annulation de l’obligation vaccinale pour les soignants

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Au nom du groupe La France Insoumise, j’écris ce jour au Ministre des solidarités et de la santé pour lui demander d’annuler l’obligation vaccinale pour les soignants et les conséquences désastreuses que cela entraînera pour nos structures de santé.

Monsieur le Ministre Olivier Véran,

Le 22 juillet dernier, je vous ai interpellé dans l’hémicycle, avec mon groupe parlementaire La France Insoumise, pour vous alerter sur le non-sens d’une obligation vaccinale chez les soignants. « Convaincre plutôt que contraindre », voilà quel était notre credo, conforme à celui de l’Organisation Mondiale de la Santé, plutôt que « contraindre et suspendre » comme vous avez choisi de procéder. 

Lorsque vous avez pris cette décision, vous invoquiez le risque d’infections nosocomiales. Les infections nosocomiales ne sont pas imputables qu’aux soignants non vaccinés. Elles sont largement dues aussi, au manque d’effectifs et au manque de moyens financiers et matériels, qui empêchent d’appliquer strictement les protocoles et de changer d’équipement de protection individuel entre chaque patient. Rappelons que les soignants vaccinés peuvent eux aussi être porteurs et manuporter le virus. Vos plans d’économies sur l’hôpital public qui s’élevaient encore à 800 millions d’euros lors du dernier Projet de loi de financement de la Sécurité sociale n’ont fait qu’aggraver la situation. On continue d’avoir des clusters nosocomiaux dans l’hôpital car les équipes ne sont toujours pas dotées en masques FFP2. C’est là qu’est le véritable scandale !

Désormais, les soignants non vaccinés sont jetés en pâture par le même Ministre qui a admis que des soignants positifs au Covid-19, mais asymptomatiques pouvaient continuer à travailler ! Le même Ministre qui affirmait que les masques en population générale et dans certains services de santé étaient inutiles ! Vos messages contradictoires ont alimenté une défiance et un ras-le-bol chez les soignants qui aujourd’hui se payent au prix fort dans le monde hospitalier.

Dans nos établissements de santé, ce sont des centaines de soignants qui menacent d’être suspendus. Alors demain, Monsieur le Ministre, que direz-vous quand nos hôpitaux ne tourneront plus faute d’effectif comme vous alerte l’urgentiste Christophe Prudhomme ? Le professeur François René-Pruvot, à la tête de la Conférence des présidents de commissions médicales d’établissement des centres hospitaliers universitaires (CME-CHU) estime qu’il sera très compliqué de remplacer certains soignants alors qu’ils se trouvent déjà dans un contexte de tension sur les effectifs. À la Rochelle, dix lits de médecine pourraient rester fermés. Le Président de la commission médicale d’établissement des Hospices civils de Lyon annonce qu’il va devoir fermer des lits. 

Aux Antilles, vous avez admis le 26 août dernier qu’il était préférable de ne pas rajouter la contrainte de l’obligation vaccinale à des soignants mobilisés à 100 % dans ce contexte de crise sanitaire et vous avez repoussé la vaccination obligatoire. Doutez-vous de la mobilisation des soignants sur l’ensemble du territoire ? 

Nos services hospitaliers ne peuvent se payer le luxe de se priver de soignants avant la fin de cette crise et pas d’avantage après ! Ne pensez-vous pas qu’une telle application de la loi pourrait s’apparenter à une abstention volontaire de combattre un sinistre, voire même une mise en danger de la vie d’autrui ?

Vous êtes, Monsieur le Ministre, garant du principe constitutionnel de continuité du service public. Par la présente, nous vous demandons donc revenir sur votre décision de suspendre les soignants non vaccinés. Il en va de votre responsabilité de ne pas nuire au fonctionnement des services et in fine à la vie des patients.

Recevez, Monsieur le Ministre, mes salutations républicaines les plus sincères,

Caroline Fiat

Députée de Meurthe et Moselle

Au nom du Groupe Parlementaire La France Insoumise

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