Réponse du groupe parlementaire LFI à Jean Castex sur la lutte contre l’épidémie de Covid-19

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Retrouvez la réponse de Jean-Luc Mélenchon et Mathilde Panot, pour le groupe parlementaire La France insoumise, aux questions du Premier ministre Jean Castex sur la lutte contre l’épidémie de Covid-19.

Paris, le 5 juillet 2021

Monsieur le Premier ministre,

Vous nous consultez sur trois points en lien avec l’idée que vous vous faites de la lutte contre l’épidémie de COVID19.

Vos questions soulèvent à leur tour nombre d’autres questions liées qui rendraient étranges des réponses disjointes.

Rendre obligatoire la vaccination des personnels soignants ? Pourquoi eux et pas les autres catégories au contact d’un public nombreux comme le sont par exemple les enseignants ou les parlementaires ? Pourquoi faire des praticiens de la santé les vecteurs centraux de la contamination ? Quelles raisons aurait la France de ne plus suivre les préconisations de l’OMS contre l’obligation de vacciner ? Pourquoi ne nous le dites-vous pas ? Ne regrettez-vous pas de n’avoir pas suivi l’avis de l’OMS quand elle vous enjoignait de tester en masse et que vous prétendiez que c’était inutile ?

Rendre contraignante l’obligation d’isolement des malades ? Vous ne nous dites pas comment cela serait mis en œuvre pour ceux qui ne seraient pas en état de le faire à domicile. Dès lors, quel est le sens de la question ? Nous vous proposons de l’inverser : rendre obligatoire à l’État de proposer à chaque personne contaminée les conditions matérielles et sanitaires d’un isolement ? Nous en serions d’accord !

Généraliser le pass sanitaire ? Que se passera-t-il pour les personnes qui n’en disposeraient pas ou qui ne pourraient accéder au moyen d’en bénéficier ? Vous ne le dites pas. Une telle restriction de la liberté individuelle ne peut être traitée à la légère ou abandonnée à l ’arbitraire de ceux qui auraient à la mettre en œuvre.

Devons-nous également vous faire remarquer que lors de l’examen de la loi de sortie de l’État d’urgence, M. Véran avait assuré qu’il n’y aurait pas d’obligation de sa généralisation ? Croyez-vous qu’une telle versatilité soit de nature à rendre confiants les français ?

Monsieur le Premier ministre nous vous demandons de répondre à nos questions pour que nous vous donnions notre avis sur les vôtres.

À notre tour nous voudrions connaitre votre avis sur notre plan de déconfinement et sur les mesures à prendre pour faire face à une nouvelle vague épidémique. Par exemple, que pensez-vous de notre proposition de faire fonctionner la société par roulement ? De notre proposition d’équiper toutes les salles de classes et de spectacle, de purificateurs d’air ? D’un plan d’urgence pour les hôpitaux impliquant une revalorisation immédiate des conditions de travail et salaires des soignants peut-être susceptible de faire revenir une partie de ceux qui se sont retirés de l’hôpital public ? À cette fin nous vous envoyons les exemplaires de nos documents sur le sujet.

Monsieur le Premier ministre, nous vous suggérons une idée plus conforme au bon sens et aux usages d’une démocratie. Plutôt que de vous en remettre au conseil de défense pourquoi ne pas créer un véritable comité parlementaire d’organisation de la lutte contre la pandémie ? Il serait mieux à même d’être à la fois le relais des informations venues du terrain et l ’organe capable d’éclairer les décisions à prendre.

Recevez monsieur le Premier ministre nos salutations républicaines les plus assurées.

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