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Penser une alimentation accessible saine et durable pour définir une agriculture respectueuse de l’environnement et rémunératrice

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L’objectif de ces tables rondes est d’inverser complètement la logique à l’œuvre depuis 60 ans, c’est-à-dire penser l’objectif pour arriver à repenser complètement l’organisation de la production de nourriture en France, voilà notre défi.

Car jusqu’à présent, l’agriculture a été structurée autour de deux types de priorités : produire plus, de façon la plus mécanique possible, afin de réduire les coûts d’une part ; d’autre part diviser les agriculteurs pour que ce secteur ne se mobilise pas, l’arrêt de leur travail représentant un coût pour la société. Ces éléments ont deux conséquences majeures. 

D’un côté, notre santé est dégradée par une nourriture dont la qualité diminue. 
D’un autre, les agricultrices et agriculteurs sont minés par des coûts de revient de plus en plus faibles, alors que la grande distribution se développe et a le monopole de la fixation des prix. 

Nous voulons inverser cette logique, en partant de la nourriture que nous voulons avaler. Nous souhaitons arriver à un modèle de qualité (pour la santé) et accessible (financièrement), mais pas uniquement. Chacune et chacun doit pouvoir savoir ce qu’il mange. La démocratie alimentaire doit donc se dresser contre l’opacité qui est entretenue par le monde industriel sur le contenu de la nourriture. 

Cet objectif d’une transition vers une garantie d’accès à une alimentation choisie (GAACC) visant à une démocratie alimentaire devra permettre de sortir d’une production alimentaire dépendante des intrants chimiques (pesticides et engrais) tout en garantissant un revenu décent aux producteurs actuels (450 000) et permettant l’installation de nouveaux·elles paysan·nes (400 000 en 10 ans dont la moitié pour reprise des départs en retraite). Dans un contexte de malbouffe créant des maladies chroniques qui pèsent sur notre système de santé (50 Mds€/an) et de nécessaire souveraineté alimentaire.

La sécurité sociale alimentaire est une des solutions intégrées qui permet d’impulser un mécanisme vertueux. Elle propose en effet de confier de façon universelle un chèque alimentaire à toute personne, qu’elle pourra dépenser dans des commerces conventionnés pour leur respect d’une charte éthique. Partant, elle vise à résoudre la question de l’accessibilité de la nourriture, de sa qualité et de la rémunération des agricultrices et des agriculteurs.

Néanmoins, pour aller dans le sens d’Agrista, “la sécurité sociale de l’alimentation, bien que nécessaire, ne pourra répondre seule à l’ensemble des problèmes sanitaires, sociaux et écologiques liés à l’alimentation, tant les déterminants alimentaires sont multiples. Ainsi, afin d’instaurer une démocratie alimentaire, il est également important que l’information disponible permette à chacun·es de faire ses choix en connaissance de cause » - Agrista – Pour une sécurité sociale de l’alimentation- 2020

Les méthodes de production doivent aussi être modifiées de façon extrêmement volontaire. Que ce soit par habitude, par manque de formation, ou par peur de réduction des rendements, les agricultrices et agriculteurs ne sont pas toujours enclin·es à modifier leurs pratiques. Il faut s’assurer que les méthodes les plus saines pour la santé des productrices, producteurs, consommatrices et consommateurs, soient mises en place.

En complément, c’est tout le mode de financement de la production alimentaire qui doit être modifié : la PAC œuvre pour favoriser des exploitations intensives, non respectueuses de l’environnement et créatrices d’un dumping social dans le monde agricole. Nous souhaitons donc partir de l’alimentation et remonter toute la chaîne de production pour adresser les problèmes que nous rencontrons et formuler des solutions nouvelles, qui permettront d’assurer le bien-être, dans l’assiette comme dans les champs.

Les tables rondes à consulter ci-contre ont pour objectif d’apporter de nouvelles solutions à l’ensemble de ces difficultés, et de lancer le travail programmatique de la France insoumise, par une méthodologie novatrice, sur ce thème majeur qu’est notre alimentation.

Les tables rondes

Aujourd’hui, environ huit millions de personnes sur le territoire font appel à l’aide alimentaire depuis la crise du Covid. Auparavant, c’était 5 millions de personnes. Force est de constater, que même en France, nourrir l’ensemble de la population est un problème structurel et une gageure. 

Devant l’échec des pouvoirs publics à assurer l’effectivité du droit à l’alimentation, n’est-il pas temps de repenser l’aide alimentaire et de faire en sorte que les citoyens puissent se nourrir en choisissant leur alimentation et en n’étant plus tributaire de l’agro-industrie qui décide seule de la façon dont elle produit et transforme. 

Quel pourrait être ce système permettant à tous de se nourrir tout en assurant la qualité ? En cela, est-ce que les Projets alimentaires territoriaux montrent la voie ? Enfin, à huit mois de l’échéance de la loi Egalim, quel est le bilan ? 

Pour parler de ces différents sujets, cette table ronde accueille Dominique Paturel, docteure en sciences de gestion et chercheure à l’Inra de Montpellier, Mathieu Dalmais, représentant du collectif « Pour une sécurité sociale de l’alimentation » et Philippe Pointereau, agronome, directeur du pôle agro-environnement du bureau d’études associatif Solagro. Pour l’animer : Bénédicte Taurine, députée La France insoumise.

L’on sait qu’une bonne alimentation est fondamentale pour la santé pourtant nous sommes abreuvés en publicité qui prospèrent sans limitation sur ce qu’elle promeut. Les aliments peuvent contenir des indices en sucres, sels et gras bien plus élevés que les recommandations pourtant ils bénéficient souvent d’une mise en avant par les publicitaires tandis que l’existence d’un Plan national nutrition santé est presque inconnu de tous.

Comment réguler ce secteur qui inonde le marché de ces aliments transformés souvent très caloriques, pauvres et peu nutritifs ? Alors qu’il s’est avéré impossible d’imposer le Nutriscore, comment faire pour stopper ce déversement de produits néfastes pour la santé ? Devons-nous laisser l’agro-industrie décider de produire et de transformer l’alimentation comme elle le souhaite au détriment des consommateurs ?

Pour en parler, cette table ronde accueille Aris Christodoulou, Président fondateur de SIGA qui accompagne les professionnels et les enseignes dans la construction d’une offre alimentaire plus saine et moins transformée aux côtés d’Evelyne Boulongne, de Miramap, le mouvement Inter-Régional des AMAP, œuvrant pour maintenir et développer une agriculture locale, socialement équitable, à faible impact environnemental, créatrice d’une dynamique territoriale et Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à UFC-que choisir complète. Pour l’animation de cette table ronde : Bénédicte Taurine, députée La France insoumise.

Après avoir vu la nécessité de modifier la façon avec laquelle l’alimentation est modifiée, transformée, et avoir clarifié la nécessité d’encadrer les actions de la grande distribution, cette troisième table-ronde vise à en tirer des conséquences logiques pour l’organisation agricole.

De la même façon que les citoyen·nes doivent être informé·es et pouvoir se saisir de la question de leur nourriture, il est fondamental que la politique agricole soit emprunte d’une démocratie plus importante, alors que ce secteur est aujourd’hui cortiqué par de grandes organisations.
De plus, parce que la bifurcation écologique rend nécessaire une relocalisation de la production, il est fondamental que des aides à l’installation de nouveaux et nouvelles exploitantes agricoles soient mises en place. Enfin, des solutions nouvelles doivent permettre des rémunérations plus importantes pour les productrices et les producteurs.

Les solutions sont présentées par les intervenant·es reçu·es dans cette dernière table-ronde de la journée : Sophia Majnoni (Déléguée Générale de la FNAB), Benjamin Duriez (Terres de lien), Sylvie Nony (Militante écologiste antipesticides). À l’animation : Loïc Prud’homme (Député La France insoumise).

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