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Rencontre très riche aujourd’hui avec des associations, agriculteurs et riverains qui se battent contre 4 méthaniseurs à Bois-de-la-Roche (Morbihan), à Trémorel (Côte d’Armor) et à Betton (Ille-et-Vilaine) à proximité de cours d’eau stratégiques. 

Ils dénoncent : 

- l’absence de débats et décisions démocratiques sur la méthanisation menée à marche forcée puisqu’il n’y a pas d’enquête publique. Allons nous accepter, comme il est prévu, que 10 000 méthanisateurs soient installés sur notre territoire sans aucun débat national alors que la méthanisation industrielle entraîne un basculement de l’utilisation de terres agricoles de l’alimentation vers l’énergie et transforme les agriculteurs en « énergieculteur » ? 

- une rentabilité assurée seulement par les subventions très fortes de l’Union Européenne, la Région Bretagne et l’Ademe auraient ainsi dépensé 8 à 10 millions d’euros pour construire les 110 premiers méthaniseurs  et un soutien financier par un prix d’achat du gaz plus de 5 fois supérieur au prix du marché.   La méthanisation est donc une subvention déguisée à des agriculteurs appauvris par les traités de libre échange signé à tout va par Emmanuel Macron et l’Union Européenne. 

- une fausse « énergie verte » qui représente seulement 0,18% du mix énergétique, pour un rendement énergétique mauvais et qui représente un danger pour l’environnement : l’épandage du digestat (concentrat de la méthanisation) appauvrit les sols et tue les micro-organismes qui le composent et augmente le risque d’eutrophisation des cours d’eau (déséquilibre d’azote et de phosphore qui cause les bloomings d’algues vertes / cyanobactéries).

- des dangers pour l’avenir de l’agriculture : le détournement des céréales vers le méthaniseurs, et surtout du maïs (subventionné 2 fois : par la politique  agricole européenne et par des subventions pour aller dans un méthaniseurs) alors que c’est la culture la plus irriguée, et une concurrence entre agriculteurs qui va provoquer une concentration encore plus forte des terres et empêcher l’installation de nouveaux agriculteurs. L’épandage de digestat menace aussi les installations en agriculture biologique aux alentours qui risquent de perdre leur labellisation. 

- des accidents qui augmentent comme en août 2020  à Châteaulin (Finistère) où une rejet accidentel de 400 m³  de digestat dans la rivière a privé 180 000 personnes d’eau potable.

- des dangers sanitaires : La méthanisation ne permet pas de tuer les bactéries dangereuses pour les êtres humains et les animaux. Parmi elles, la Fièvre Q, qui fait des ravages dans les élevages, et la gangrène gazeuse.  Ces bactéries restent dans le sols, ou sont entrainées par le ruissellement vers les cours d’eau et nappes phréatiques. 

- des nuisances pour les riverains : odeurs, bruits et noria de tracteurs et camions.

- un danger pour l’eau d’autant plus grand qu’en Bretagne contrairement au territoire national, 70% de l’eau potable vient des eaux de surface et 30% des eaux souterraines, ce qui rend d’autant la ressource en eau d’autant plus fragile aux pollutions. 

- des menaces physiques et des tentatives d’intimidation contre les lanceurs d’alerte. 

- et enfin concernant Bois de la Roche, un permis de construire qui ne respecte pas la réglementation spécifique qui s’applique, la ferme en question étant à 250 mètres d’un château classé au patrimoine. 

Je demanderai aux côtés de ces lanceurs d’alerte prochainement un moratoire sur les méthaniseurs. La méthanisation industrielle n’est que la fuite en avant d’un modèle agro-business à bout de souffle. 

Merci à elles et eux pour leur accueil !

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