Un article du groupe thématique Laïcité de la France insoumise
Les « états généraux de la laïcité » sont lancés aujourd’hui par une conférence réunissant des intellectuels comme Caroline Fourest et les philosophes Henri Peña-Ruiz et Gaspard Koenig. L’académicienne Barbara Cassin et l’avocat Richard Malka participeront aux débats.
Marlène Schiappa a créé un « fonds Marianne pour la République », de 2,5 millions d’euros, visant à « financer des personnes et associations qui vont porter des discours pour promouvoir les valeurs de la République et pour lutter contre les discours séparatistes, notamment sur les réseaux sociaux et les plates-formes en ligne »
Ces états généraux sont accompagnés d’une « grande consultation » « auprès de 50 000 jeunes, accessible à l’adresse laïcité.make.org »
Dès le départ, nombre d’intellectuels et d’associations en ont critiqué l’objet. « La consultation des intellectuels c’est de la com’ » a notamment exprimé le chercheur Patrick Weil, pour qui la loi de 1905 est déjà « d’une modernité incroyable ».
Des associations de défense de la laïcité ont refusé de participer aux états généraux, notamment la Libre Pensée. Même Laurent Berger pour la CFDT a critiqué le principe. En revanche, l’initiative a le soutient de la LICRA qui a fait entrer Manuel Valls à son comité d’honneur. Le gouvernement continue de diviser le camp laïque.
Le gouvernement utilise la laïcité contre les musulmans
Ces états généraux semblent accompagner le remplacement prévu de l’observatoire de la laïcité, fondé par Chirac, confirmé depuis Hollande, qui s’était élevé contre la loi séparatisme. La dénonciation d’un prétendu islamo-gauchisme par Blanquer, l’instrumentalisation du thème de la laïcité par les forces réactionnaires s’accroît : Xavier Bertrand en fait un thème de campagne, Marlène Schiappa s’attaque à EELV, et la France Insoumise est accusée de ne pas défendre la laïcité.
Alors que l’opinion s’élève contre le Concordat, le gouvernement n’utilise la laïcité que pour rejoindre le camp anti-musulmans.
Ces états généraux sont lancés précisément après la loi séparatisme qui comporte des atteintes aux libertés publiques au prétexte de renforcer les valeurs de la laïcité alors que le texte de loi ne comprend presque que des mesures de sanctions.
Rappelons que le programme l’Avenir en commun a mis au cœur la laïcité, notamment en défense de la loi de 1905, l’abolition du concordat et dénonçant les usages politiques de la religion.