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Madame la Ministre, ne préférez-vous pas redonner toute sa place à l’université publique ?

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Retrouvez la question de Michel LARIVE à Amélie de Montchalin, Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, sur le programme en faveur de l’égalité des chances pour l’accès à la fonction publique.

« Le 11 février dernier, le Président de la République se rendait à Nantes afin d’annoncer son « plan en faveur de l’égalité des chances dans la fonction publique ».  Dans son discours, il prétend combattre « le mal à la racine », et réparer l’ascenseur social. Il n’a visiblement pas les outils adéquats.

Sur le fond, votre dispositif fait naître une grande déception. L’ouverture de 1000 places supplémentaires en classes préparatoires baptisées « Talents », de même que le doublement de la bourse « Prépa Talents », ou encore la réforme des concours d’accès à la haute fonction publique, ne sauraient suffire pour répondre aux difficultés majeures des élèves de quartiers défavorisés ou de milieux modestes.

Concrètement, ces annonces concernent 6 places pour le concours de l’ENA, 5 places pour celui de commissaire de police… Une goutte d’eau qui ne permettra pas de faire rentrer massivement des élèves enfants d’ouvriers ou d’employés dans les grandes écoles de la République.

Le « programme en faveur de l’égalité des chances pour l’accès à la fonction publique » révèle la logique individualiste et libérale du Gouvernement, basée sur la compétition entre élèves et la responsabilité individuelle. La sélection à l’université, ParcourSup, la LPPR, à chaque fois, vous prôner des logiques comptables, vous privilégiez l’employabilité à l’émancipation. Votre gestion des études supérieures, et de l’école en général, est idéologique, nuisible à la réussite de toutes et tous.

Vous prétendez combattre l’endogamie sociale. Mais cette dernière ne s’endiguera qu’au moyen d’un soutien pécuniaire conséquent de l’Etat à l’Education et la Jeunesse. La France insoumise, dans son contre-budget de 2019, avait évalué à 2.74 milliards d’euros une série de mesures telles le recrutement de 12 000 professeurs dans l’enseignement supérieur, la revalorisation de leurs salaires, 44 000 nouvelles places dans l’enseignement supérieur, et le recrutement de 1250 personnels dans les universités.

Madame la Ministre, plutôt que d’utiliser des concepts sociologiques maintes fois remis en cause par les chercheurs en sciences sociales, ne préférez-vous pas redonner toute sa place à l’université publique ? »