Déclaration de soutien à Ali Rabeh du groupe parlementaire LFI

pARTAGEZ

Déclaration du groupe parlementaire La France insoumise adressée à Ali Rabeh.

Entre instrumentalisation politique et emballement médiatique, les discours d’extrême-droite se banalisent d’une façon effarante. Pour celles et ceux de nos concitoyens qui vivent au quotidien la relégation et les discriminations, les conséquences sont dramatiques. Pour la concorde et la paix civile, elles sont dévastatrices. C’est ce qu’ont vécu ces derniers jours la ville de Trappes, ses habitants, son maire.

Nul ne nie qu’il y ait des difficultés à Trappes. Le Maire de la ville, Ali Rabeh, est le premier à reconnaître que certains des maux dont souffre notre société, le fondamentalisme, la radicalisation, y sont présents. Il lutte en première ligne contre ceux-ci. Le Préfet des Yvelines le dit lui-même : « On n’a jamais aussi bien travaillé qu’avec Ali Rabeh contre le salafisme ».

Nul ne conteste que la parole d’un enseignant qui alerte doive être écoutée, et qu’il doive être protégé d’éventuelles menaces, a fortiori après l’assassinat de Samuel Paty. Le maire de Trappes a d’ailleurs très tôt demandé la protection de ce professeur, Didier Lemaire, et a toujours défendu son droit à s’exprimer librement.

Mais nul ne peut accepter que ces faits graves servent de prétexte à une surenchère de débats délirants et de propos mensongers, entretenus par des médias en mal de sensationnalisme et des responsables politiques prêts à toutes les affabulations pour exciter leurs partisans. L’on a ainsi pu entendre qu’il n’y aurait pas de coiffeurs mixtes à Trappes, que les enfants de maternelle y refuseraient de chanter, que le maire aurait fait « intrusion » dans un établissement scolaire. Autant de contre-vérités.

Le résultat de cet engrenage dangereux et néfaste ? Le maire, Ali Rabeh se trouve placé sous protection rapprochée, après avoir fait l’objet d’une déferlante de propos injurieux et racistes et de menaces de mort. Les habitants de Trappes sont meurtris dans leurs cœurs et craignent d’être renvoyés aux caricatures dont ils font l’objet. Une adolescente le dit dans des mots déchirants : « À cause de la mauvaise image de la ville, j’ai peur que plus tard, personne ne veuille m’embaucher ». Et la nécessaire lutte contre la radicalisation, n’a, quant à elle, pas fait un pas.

La spirale des fantasmes, des mensonges et des outrances qui s’est enclenchée menace d’entrainer notre pays vers l’abîme. Elle ouvre chaque jour davantage les plaies, là où il faudrait les panser. Il est de notre devoir de ne jamais y succomber, et d’œuvrer par tous les moyens à préserver l’unité de notre peuple.

Le groupe de LFI apporte tout son soutien au maire et aux habitants.

Rechercher