Communiqué de la France insoumise
La crise sanitaire a démontré l’importance pour chacune et chacun de notre système de santé. La précarisation de certaines activités professionnelles et la détérioration des conditions de travail, sans relâche, impose une bifurcation. Le Ségur de la Santé, grand colloque convoqué par le ministre Olivier Véran, avait pour but la revaloriser des métiers des établissements de santé et des EHPAD. Or, il s’est conclut par des mesures insuffisantes, voire inexistantes pour certaines professions comme les sages-femmes.
Comme la plupart des professionnel·les de santé, les sages-femmes déplorent des problèmes récurrents de moyens humains et financier dans le secteur hospitalier. Une pétition intitulée « Une femme = une sage femme » lancée en novembre 2020 a recueilli presque 70.000 signatures. Elle dénonce cet état de fait qui conduit à une prise en charge dégradée et parfois maltraitante des patientes. Cette situation, qui se produit en dépit du professionnalisme des sage-femmes et des soignant·es, conduit régulièrement à l’épuisement professionnel, le burn out, de la part de professionel·les qui aiment leur métier mais sont empêché·es de le faire dans de bonnes conditions.
Si nous en sommes arrivé·es là, c’est du fait des politiques de destruction des services publics, y compris de santé, menées depuis une vingtaine d’années et dont Emmanuel Macron n’est que le dernier bourreau en date. Les injonctions à la production aveugle de soins, au contrôle des actes médicaux et à l’austérité induisant une diminution du nombre de professionel·les de santé par habitant·e ont par ailleurs été encouragées par l’Union européenne.
Les compétences et les responsabilités des sages-femmes sont bien trop nombreuses pour peu de reconnaissance et un trop faible salaire. En effet, les revenus mensuels d’une sage-femme dans la fonction publique hospitalière sont d’environ 2.000€ brut en début de carrière.Cette absence de considération est-elle due à la forte féminisation du métier (97,2 % de femmes) ou au fait qu’il est consacré essentiellement aux femmes, dans une société où la domination masculine prédomine ?
Au regard de tous ces éléments, nous apportons notre soutien à toutes les sages-femmes qui se mettent en grève ce mercredi 10 février.
Aujourd’hui, les sages-femmes font grève pour obtenir une revalorisation de leurs statuts, de leurs conditions de travail et de leurs rémunérations mais aussi les moyens nécessaires pour notre système de santé et de recherche.
Cette lutte s’inscrit dans une bataille contre la précarité qui nécessite une véritable politique de l’emploi et de réduction des inégalités. Le métier de sage-femme doit être reconnu à sa juste valeur.