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Rapport de la Fondation Abbé Pierre : une situation terrible, des propositions proches de l’Avenir en commun

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paris logements

Un article du groupe thématique Logement de la France insoumise

Mardi dernier, la Fondation Abbé Pierre (FAP) a rendu public le 26ème rapport sur l’état du mal-logement en France. Au vu des mesures sanitaires, il s’agissait d’une brève présentation en ligne de deux heures, que l’on peut retrouver à cette adresse. Elle était découpée en quatre parties : un mot d’introduction par Laurent Desmard, le Président de la Fondation Abbé Pierre suivi de deux moments thématiques sur les conséquences de la crise liée au Covid-19 puis sur les politiques du logement, pour finir par une intervention d’Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement. 

La crise du Covid-19 a aggravé une situation déjà insoutenable

La première conclusion que l’on peut tirer de cette présentation, c’est que la situation est grave et que 2021 ne s’annonce pas meilleure. La crise du Covid-19 a aggravé une situation déjà insoutenable. Ce constat pénible et qui suscite énormément de colère est illustré par les témoignages, par l’analyse de terrain de la FAP et aussi, comme chaque année par les chiffres. Dans le rapport, on parle ainsi de “double peine” pour les personnes sans-abri ou mal-logé·es et de “bombe à retardement” pour les ménages modestes. 

La présentation donnait à voir les effets d’une action publique insuffisante en période de confinement sur la vie des mal-logé·es : suroccupation, stress, blocages, absence de perspectives, etc. On retiendra que les jeunes font partie des plus touché·es par cette crise. Et puis, il y a les chiffres qui hurlent le mal-logement : huit millions de personnes qui font appel à l’aide alimentaire, 300 000 personnes sans domicile, augmentation des allocataires du RSA (revenu de solidarité active) de 8,5% en 2020, une nouvelle coupe dans les APL (aide personnelles au logement) de 750 millions d’euros en 2021, 5,7 millions de personnes qui consacrent plus de 35% de leurs revenus aux dépenses nécessaires pour se loger, 3,5 millions de personnes ayant eu froid pour des raisons liées à la précarité énergétique, etc.

Le gouvernement n’est pas à la hauteur

L’intervention d’Emmanuelle Wargon laissait alors le spectateur pour le moins perplexe et l’on pouvait légitimement se demander si elle parlait du même sujet. Elle a ainsi évoqué les 100 milliards du plan de performance alors que seul 0,8% de cette somme sera consacrée aux personnes vulnérables et la lutte contre les passoires thermiques qui ne vise au final qu’à rendre décente 5% des passoires énergétiques du parc locatif d’ici 2023.

L’investissement financier et en moyens humains fait par le gouvernement n’est absolument pas à la hauteur des enjeux. Les coupes budgétaires dans le secteur du logement sont multipliées : nouvelle baisse des APL, maintien du RLS (réduction loyer solidarité), par exemple. Il est difficile dans ce cas, de voir, comme elle, le verre à moitié plein quand elle parle du plan Logement d’abord. 

La présentation du rapport est aussi source d’espoir car on y trouve aussi la description des solidarités et des acteurs de la lutte contre le mal-logement, ainsi que des propositions et des actions à mener au plus vite. 

On retrouve d’ailleurs dans le rapport beaucoup d’éléments similaires aux propositions de l’Avenir en commun et du livret de la France insoumise consacré au logement. Entre autres propositions, on trouve en effet :

  • Des politiques de prévention et de lutte contre les expulsions sans solution
  • L’obligation de rénovation des passoires énergétiques
  • La conditionnalité des aides
  • La garantie universelle des loyers
  • L’encadrement des loyers à la baisse
  • L’application stricte et contrôlée de la loi SRU qui impose un pourcentage minimum de logements sociaux

Il nous faudra aller combattre pied à pied afin de garantir le droit fondamental d’être bien logé. Nous vous invitons ainsi à organiser et à participer à la Rentvolution qui se concrétisera par une marche le 27 mars pour le droit au logement partout en Europe.

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