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Pourquoi être dans le jugement tout le temps face à des prises de décisions si personnelles soient-elles ?

Le vaccin en est un bon exemple !

42% des français souhaitent se faire vacciner, presque un français sur deux, 58% sont soit dans l’hésitation soit dans le refus.

Et quelle est l’actualité ? 58% des français refusent le vaccin !! Comment les convaincre ?

Cette situation est inadmissible en pleine crise sanitaire. Faudrait-il les obliger ?

Arrêtez, arrêtons ces jugements systématiques et ces résumés dangereux …. NON ! 58% des français ne refusent pas le vaccin, dans ces 58% certains hésitent ! Et veulent avoir le recul nécessaire. Bonne nouvelle, vue la rapidité de vaccination actuelle en France, le temps qu’on vaccine les 42% volontaires, les personnes hésitantes auront le recul nécessaire 😉

Ce qui est inadmissible, c’est que nous ne puissions pas proposer aux 42% de personnes souhaitant être vaccinées de l’être !

Parce que la réalité c’est qu’en parlant seulement de ceux qui doutent, on occulte le fait que rien n’a été mis en place pour ceux qui veulent.

Pour ma part, je souhaite être vaccinée, et souhaite que mes proches puissent l’être aussi. Je vais pour la troisième fois retourner en renfort à l’hôpital.

Pourquoi ? Parce que l’hôpital est au bord du précipice et que je ne conçois pas de ne pas m’y impliquer.

De même que les fois précédentes, j’y travaillerai de nuit pour être disponible la journée pour remplir au mieux  mon rôle de parlementaire. Et comme d’habitude mon équipe sera pleinement mobilisée pour pallier à mes absences et mes fatigues.

Pour en revenir au vaccin, j’aimerai être, comme mes proches, protégée, mais c’est impossible pour le moment …

Pourquoi ? Parce qu’on n’a pas assez de doses, parce que les soignants de moins de 50 ans ne sont pas dans les listes prioritaires, parce que ce gouvernement a fait la démonstration de son incapacité à prévoir, donc à gouverner.

Sur l’acceptabilité, je ne juge personne, je ne force personne, chacun agit avec ses convictions personnelles, nous vivons en démocratie !

En retour, il serait tout aussi intéressant que tout le monde fasse de même …

Le consentement est une affaire personnelle, quand la stratégie et les moyens sont des outils collectifs.

Si nous vaccinions les fameux 42% attendant ce fameux vaccin, nous diminuerions tout de même le taux d’incidence …

Depuis plusieurs années dans l’hémicycle avec mon groupe parlementaire, nous nous battons en défendant des amendements sur la transparence dans les politiques du médicaments, ça ne passe jamais, nous avons porté une proposition de loi sur un pôle public du médicament, en vain… Ce sont pourtant là des conditions indispensables au rétablissement de la confiance.

Convaincus, et dans l’attente, hésitants, ou opposés, la seule chose qui importe : prenons soin les uns des autres, faisons attention à nous, sachons vivre ensemble, sans insulte ni jugement.

Car si effectivement, le taux de mortalité de la Covid-19 peut paraître peu élevé, ce sont bien les lits pris par les patients atteints de ce fichu virus qui conduisent à la déprogrammation d’opérations médicales dans certains départements. Ici à Nancy nous sommes à 50% de déprogrammation et cela nous empêche de soigner d’autres patients.

Demain un infarctus du myocarde, un cancer diagnostiqué très tôt mais dont l’opération est retardée, des opérations programmées ne pourront être pris en charge par manque de lits de réanimation.

Ne regardez pas que les chiffres concernant la Covid-19, il y a des dégâts collatéraux.

L’hôpital et le système de santé souffrent depuis de nombreuses années, en flux tendu permanent, de moyens, de personnels, de matériels. Une pandémie comme celle que nous vivons brise les remparts et les digues construites par les soignants, hélas … Nous payons très cher en vies humaines les 20 années d’austérité sur notre santé !

Caroline FIAT

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