Un article du groupe thématique Migrations de La France insoumise
En cette journée internationale des migrants et alors que le démantèlement du campement de la place de la République dans un climat de violence inouïe est encore dans toutes les têtes, la France insoumise exprime son inquiétude quant à la politique migratoire de l’Union européenne et à sa déclinaison dans les acceptions les plus restrictives par le gouvernement Macron.
En Europe, 2020 fut l’année de la fuite en avant vers la criminalisation de l’immigration, notamment traduite par un recours accru à la rétention des migrant·es, y compris des mineur·es. La proposition de modification de la directive retour, face à laquelle nous avons déposé à Bruxelles de nombreux amendements, va dans ce sens. Nous ne sommes pas dupes. Lorsque l’Union européenne joue une carte humaniste et envisage de réformer l’abject accord de Dublin qui fait peser une responsabilité démesurée sur les portes d’entrée au sein de l’UE que sont la Grèce, l’Italie et l’Espagne, nous répondons que le pacte migration ne le remet que partiellement en question en invitant les États membres à négocier entre eux. Ce qui, nous le savons, est peine perdue. Les objectifs du pacte, comme ceux de la directive, sont limpides et considèrent l’expulsion hors des frontières de l’Europe comme le moyen le plus efficace de gouverner les flux migratoires. Ce n’est pas notre avis.
2020, année de violences et de restrictions
Alors que l’application du droit d’asile en France est plus qu’opaque depuis de nombreuses années, l’année 2020 a notamment été marquée par une violence institutionnelle sans précédent opposée aux migrant·es de la région de Calais. Entre l’interdiction des distributions de nourriture et le démantèlement des campements de fortune, c’est une véritable chasse aux migrant·es qui s’opère. La solution privilégiée par les autorités ? Le déboisement du bord des routes pour que les migrant·es ne s’y cachent pas… A Paris ou ailleurs en région, la situation n’est pas loin d’être aussi catastrophique avec l’entretien de la pénurie en termes de places d’accueil pour les demandeurs d’asile ou la complexification des démarches administratives. En France, 2020 fut aussi l’année des restrictions concernant l’accès aux soins des migrant·es, en pleine pandémie de Covid19, étrange conception de l’humanisme.
La France insoumise tient plus que jamais à réaffirmer son attachement au droit international et à son respect à l’intérieur de nos frontières. Les migrations de population sont un sacerdoce pour l’extrême droite, mais aussi une construction médiatique, eu égard aux statistiques sur les populations concernées. En revanche, à travers la question de ces migrations de population, il est possible de lire ou décrypter un projet de société. Celui que nous dressons, articulé autour de la nécessité de permettre à chacun de vivre et travailler dans son pays, apporte la plus grande attention au respect du droit d’asile quand cela n’est plus possible, à son application et à la promotion d’un accueil digne.