PLF 2021 : la mission « enseignement scolaire » est lacunaire et largement en-deçà des attentes

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En commission des affaires culturelles, Michel LARIVE interpelle le Ministre M. Blanquer sur la mission « enseignement scolaire » du projet de loi de finances 2021.

« [Au moment d’introduire mon propos, je tiens à nouveau à rendre hommage à Samuel Paty, lâchement assassiné pour avoir enseigné l’esprit critique et la liberté d’expression].

Pour la 4ème année consécutive, la mission « enseignement scolaire » du Projet de Loi de Finances est lacunaire et largement en-deçà de nos attentes, de celles des personnels de l’éducation, des élèves et de leurs parents.

Tout d’abord, ce sont les collégiens et lycéens qui vont pâtir de votre politique, puisque 1800 emplois d’enseignants sont voués à disparaitre, alors que ce ne sont pas moins de 23.300 élèves qui sont attendus en plus. Les enseignants ne seront pas en reste puisqu’ils devront compenser ce manque en réalisant des heures supplémentaires afin de maintenir les moyens d’enseignement devant élèves. Les effectifs augmentent mais les emplois diminuent. Ce ne sont pourtant pas les candidats qui manquent : les enseignantes et enseignants placés sur les listes complémentaires n’attendent que leur affectation. Je rappelle que ces postes sont budgétisés ! Au lieu d’ouvrir d’avantage de postes au concours de recrutement, vous préférez embaucher du personnel précaire. Pourquoi en demander toujours plus à nos enseignants qui se démènent depuis des mois avec les protocoles sanitaires successifs notamment et une réforme du bac qui pèse déjà de façon conséquente sur leurs épaules. 

Dernièrement, j’ai été destinataire d’un courrier de l’équipe enseignante de la Cité Scolaire du Couserans, de ma circonscription. Elle souhaitait m’alerter sur les difficultés rencontrées depuis la rentrée et notamment l’impact que la réforme du bac a sur les emplois du temps. Il me semble pertinent que vous en preniez connaissance. Ils dénoncent :

- la complexité de construction des emplois du temps avec le système des groupes EDS (Enseignements de Spécialités) ;

- des heures libres entre deux heures de cours difficiles à exploiter pour le travail personnel ;

- des plages de cours réduites à 1h consécutive en première (en français

et en histoire par exemple) quand les besoins sont de 1h30 à 2h pour s’in taller dans un temps long de travail afin de préparer des épreuves d’une durée de 4h ;

- l’impossibilité de placer sur les emplois du temps les heures de vie de classe et les heures dédiées à l’orientation.

Malgré la crise sanitaire, vous vous entêtez à poursuivre une réforme du bac et du lycée qui ne fait qu’accroitre les inégalités sociales et territoriales.

Cette crise sanitaire agit d’ailleurs comme un révélateur des insuffisances des choix en matière de politique éducative ces dernières années. Quelles mesures sérieuses ont d’ailleurs réellement été prises ?

- Le nécessaire de masques et gel hydroalcoolique manquaient à la rentrée et les stocks se sont vite épuisés.

- Les masques, de la marque DIM, en nombre insuffisant dans certains établissements sont déjà hors d’usage 1 mois après la rentrée. De plus, ils sont potentiellement toxiques pour nos enseignants. Suite à une interpellation de ma collègue Sabine RUBIN à ce sujet, vous avez finalement concédé au fait que cette information, jugée dans une premier tant comme une « vaine polémique », nécessitait des vérifications. Leur distribution sera finalement suspendu dans l’attente des résultats d’une expertise. Très bien. Toutefois, et cela fait maintenant des semaines que nous le martelons, l’état se doit de distribuer à tous les personnels et tous les élèves des masques chirurgicaux gratuits.

- Les médecins scolaires et infirmiers manquent dans nos écoles. Ils sont moins d’un millier en France, pour plus de 12 millions d’élèves. Un tiers des postes sont vacants.

- S’ajoute à cela, le manque de masques inclusifs pour les élèves en situation de handicap. En CP et Grande Section, ceux pour les séances de phonologie, promis pour avant la Toussaint, ne sont jamais arrivés dans les écoles.

La liste est encore longue Monsieur le Ministre.

Enfin, vous faites à nouveau la part belle au privé. En effet, l’enseignement privé obtient 7,77 milliards d’euros de crédits de paiement, soit une augmentation de 1,69% par rapport au PLF de l’année dernière.

C’est votre choix de société M. le Ministre, ça n’est pas le nôtre. Nous, nous préférons l’école « laïque, obligatoire et gratuite », celle que nous reconnaissons comme fille de la République. »

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