Intervention de Michel LARIVE, en commission des affaires culturelles, de M. Thierry Coulhon, dont la nomination à la présidence du Haut conseil de l’évaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche (HCERES) est envisagée par le Président de la République.
« Le groupe de la France insoumise est opposée à votre hypothétique nomination à la tête du Haut Conseil de l’Évaluation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (HCERES).
Cette position n’a rien de personnel, mais la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche émet de nombreuses réserves quant à votre désignation. Nombre de docteurs ont contacté les députés pour demander à la représentation nationale de voter contre un tel choix. Lors du débat parlementaire sur la loi recherche en septembre dernier, j’avais déjà alerté la majorité sur l’opposition exprimée par les chercheurs. A l’époque, le rapporteur ne m’avait pas répondu ou plutôt formulé une réponse hors sujet.
Votre fonction récente de proche conseiller du Président de la République Emmanuel Macron, pose un véritable problème d’indépendance du HCERES vis-à-vis du pouvoir, si vous le présidez.
Votre présence ici résulte d’un processus contraire à la déontologie et à toutes les bonnes pratiques internationales en matière de nomination à la tête des instances d’évaluation du monde académique. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est le collège de déontologie du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation dans son avis du 11 mai 2020. Il affirme que vous avez-vous-même auditionné à l’automne 2019 les autres candidats au poste que vous convoitez !
Vous n’êtes pas sans savoir que le rôle du HCERES est appelé à croître fortement dans les années à venir. La LPPR, contre laquelle j’ai voté, institue un modèle de l’ « évaluation par la performance », au sein duquel la place du HCERES est centrale. Dès lors, une part substantielle des ressources de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, sera allouée en fonction de « résultats » produits, sur la base des évaluations, précisément, du HCERES. Ces évolutions accentuent le caractère partial de votre éventuelle nomination à la tête de cet organisme.
Monsieur COULHON ne croyez-vous pas, compte tenu de ce que je viens de rappeler, que votre nomination à la tête du HCERES, porterait atteinte à la crédibilité même de l’autorité censée garantir l’indépendance et l’intégrité de la recherche et de l’enseignement supérieur français ? »