Michel Larive, lors des séances de questions au Gouvernement du mardi 30 juin 2020, interpelle M. Castaner sur la fresque de Stains.
« Le Préfet de Seine-Saint-Denis a mise en demeure Monsieur le Maire de Stains, d’effacer une partie d’une fresque sur le mur de sa commune, et plus précisément le mot « policières » dans la locution « violences policières ».
Qui est-il pour se constituer en censeur de la création artistique ? Quelle est cette République qui autorise un de ses hauts fonctionnaires à bafouer la liberté d’expression ? On peut, ne pas être d’accord avec le message d’une œuvre artistique, mais nul ne peut s’arroger le droit de l’entraver.
La liberté d’expression est protégée par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et sanctuarisée dans notre constitution.
Si vous acceptez cela Monsieur le Ministre, il vous faudra censurer les textes de Georges Brassens, Renaud, Jacques Prévert et bien d’autres. Aucune démocratie moderne, aucun État de droit digne de ce nom, ne peut engendrer une telle infamie. Seuls les États totalitaires, du passé et du présent, agissent de la sorte.
Vous ne pouvez pas « être Charlie » et utiliser les grands ciseaux de Madame Anastasie, en même temps !
Déjà, lors de la révolte populaire des gilets jaunes, l’expression de l’indignation des femmes et des hommes qui subissaient votre politique d’exclusion, s’exprimait au travers d’œuvres artistiques. Vous les avez toutes détruites. Qu’auriez-vous préféré à une expression artistique et pacifiste ?
La France, pays des Lumières, reçoit votre outrage comme une violence extrême contre sa liberté.
Quel est votre objectif, Monsieur le Ministre ? Après l’invisibilisation d’une partie de notre population, souhaitez-vous les effacer de notre mémoire collective ? »