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VIDÉO – la semaine de 4 jours : pour les salariés, la planète et l’économie

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Le 4 juin, Bastien Lachaud  tire la sonnette d’alarme ! Alors que le groupe des républicains à l’Assemblée propose de faire travailler les salariés toujours plus, il défend la semaine de 4 jours. Oui, il nous faut ralentir et revoir nos manières de produire : c’est un impératif social et écologique !

Lire le texte intégral :

Le texte proposé veut favoriser la reprise de l’économie après le confinement. Il prétend y parvenir en exonérant de cotisations sociales les patrons dont les salariés reprendraient le travail à temps plein dans les cinq jours suivants sa promulgation.

Ce dispositif relève de la pensée magique. Tout d’abord, il postule que reprendre le travail à temps plein est affaire d’incitation ou de bonne volonté. C’est faux et insultant. Celles et ceux qui y sont réduits ne sont pas des fainéants. Les études sur la fraude ont très claires. Au moins un quart des salariés ont été indûment maintenus en activité aux frais de l’État par leurs employeurs. Exonérer les patrons de cotisations lorsque ces salariés reprendront le travail, c’est tout bonnement récompenser la fraude.

D’ailleurs, il y a bien des raisons de ne pas reprendre à temps complet. Tout d’abord, bien sûr, le respect des précautions sanitaires imposées par l’épidémie. Certains donnent une prime aux travailleurs qui prennent des risques. Comble d’absurdité, ce texte avantage les patrons qui se désintéressent de la santé de leurs salariés ! Et puis, pour reprendre le travail à temps plein, il faut par exemple pouvoir confier ses enfants à l’école ou à une crèche. Or souvent les préconisations du ministre de l’Éducation nationale ne le permettent pas. Combien de mairies doivent demander aux parents de trouver des solutions alternatives à la scolarisation ?

Enfin, inciter à la reprise d’activité par des exonérations de cotisations, c’est encore une fois déséquilibrer les comptes sociaux. C’est une mesure purement idéologique qui vise simplement à affaiblir le système de protection sociale pour affirmer bientôt qu’il est inefficace. Qui veut tuer son chien l’accuse d’avoir la rage. Qui veut privatiser la protection sociale organise sa faillite.

En réalité, pour protéger les petites entreprises et relancer l’économie, c’est l’inverse qu’il faut de faire. L’argent public ne devrait pas servir à affaiblir la protection sociale mais à compenser directement le manque à gagner de ceux qui ont dû fermer boutique pendant le confinement.

Les nécessités du déconfinement devraient aussi inciter à prendre de la hauteur et constater que le chômage partiel compensé est en réalité la préfiguration d’une nécessaire diminution du temps de travail. Au lieu d’inciter à reprendre à temps complet les salariés, mieux vaudraient orienter les crédits vers la reprise d’activité de celles et ceux qui sont complètement au chômage. Ainsi nous soutiendrions la demande intérieure et relancerions l’activité. C’est peu ou prou ce qu’a décidé la Première ministre néo-zélandaise en instaurant la semaine de quatre jours. Cette mesure a d’ailleurs un avantage écologique certains puisqu’elle élimine une journée de déplacement domicile-travail. Bien sûr, cela suppose un transfert d’argent des poches du capital vers le travail et cela vous est insupportable.

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