M. le député Michel Larive attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse Jean-Michel Blanquer sur la nécessité de garantir qu’aucune fermeture de classe et d’école en milieu rural ne soit actée à la rentrée de septembre 2020.
Dans un premier temps, le député souhaite rappeler qu’au mois d’avril 2019, le Président Emmanuel Macron avait promis qu’il n’y aurait plus de fermetures d’écoles. Mais il n’aura pas fallu trois mois pour que ces engagements soient bafoués et 400 écoles primaires rurales ont été fermées lors de la dernière rentrée. La légitimité de telles suppressions, justifiées par « le cadre de la carte scolaire » et par des motifs « démographiques », ne résiste pas à l’analyse. Le critère démographique ne tient pas compte des contraintes propres aux territoires ruraux. Surtout, les suppressions des écoles et des classes en milieu rural ont pour effet d’aggraver ces évolutions démographiques, du fait du phénomène de désertification rurale. Sur le long terme, de telles fermetures sont sources d’inégalités territoriales. Elles fragilisent le tissu social et l’aménagement du territoire.
Dans un second temps, le député considère que la situation de « précarité pédagogique » provoquée par la pandémie du Covid-19 est une raison supplémentaire pour garantir un maintien des postes, des classes et des écoles dans l’ensemble de nos territoires. L’interruption du déroulement ordinaire de l’année scolaire 2019-2020 a posé un certain nombre de difficultés pour les élèves : poursuite de l’apprentissage menacé, suivi pédagogique partiel, inégalités de moyens et d’accès au savoir. La rentrée de septembre 2020 sera donc particulièrement complexe et chargée pour les élèves. Les professeurs, préoccupés par les bouleversements liés à la réforme du lycée et inquiets du maintien des épreuves orales des concours de l’enseignement, craignent eux aussi d’être surchargés. Dans ce contexte, le personnel de l’Education nationale doit pouvoir travailler dans des conditions sereines et avec des effectifs raisonnables.
Ainsi, en ces temps de crise sanitaire, le député demande au ministre s’il compte mettre fin à la casse des écoles rurales, qui contrevient à l’ambition républicaine, celle de l’accès égalitaire à l’éducation et au savoir pour tous. En ces mois de mai et de juin, se décident dans les académies les fermetures de classes pour la rentrée prochaine. En Ariège, grâce à la mobilisation des élus locaux, départementaux, régionaux et parlementaires, la suppression d’un poste d’enseignant sur la commune de Val-de-Sos a pu être empêchée. Mais il est de la responsabilité du Ministère que de s’emparer de cette problématique et de donner des instructions nationales claires pour mettre un terme à cette politique.