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Communiqué du groupe parlementaire de La France insoumise.

Dans le JDD du 17 mai, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, annonce une série de mesures et un grand plan pour la santé. Ce dernier devrait être bientôt proposé à la représentation nationale.

Du peu qu’il en a dit, le ministre a déjà multiplié les provocations : mise en cause des trente-cinq heures, « montée en compétence » niant l’acquis actuel. Mais surtout il exprime une vision étroite du système de santé de notre pays. Rien sur les dispositifs de prévention, rien. Tout est centré sur l’hôpital, et dans l’hôpital rien n’est dit d’un grand nombre des personnels qui s’y trouvent. Pourtant mobilisés au quotidien, leur action pendant le pic de la crise du Covid-19 a prouvé que rien ne peut fonctionner sans eux à l’hôpital public.

Mais surtout le ministre semble décider à passer à côté du plus terrible enseignement de la crise. La moitié des décès sont ceux qui se sont produits dans la population âgée des EHPAD.

Nous le savons, le grand âge et la dépendance sont des questions majeures de notre époque. Si les hôpitaux ont besoin de moyens matériels et humains, la situation est la même pour les EHPAD et le monde du soin à domicile. Il faut mener de concert ces deux chantiers qui réclament une totale attention de l’État.

Le monde médico-social intervient au quotidien pour prodiguer des soins, du lien social, des relations humaines avec les plus fragiles et les plus âgés. La nécessité des revalorisations de salaires est enfin reconnue. Mais elle ne peut être d’entrée de jeux limitée à l’objectif sans ambition d’atteindre le niveau moyen des salaires de la branche dans ces métiers.

Les besoins des EHPAD sont aujourd’hui connus. Dans un rapport rendu à la ministre Agnès Buzyn en 2018, Caroline Fiat a fait état de la situation scandaleuse de nos EHPAD – vis-à-vis de nos voisins européens par exemple – et a proposé un certain nombre de solutions pour bâtir l’EHPAD de demain.

Les rentrées fiscales liées à l’ISF jusqu’à la fin du quinquennat permettraient déjà de financer un ratio minimal de 0,6 soignant par résident, indispensable pour un suivi dans de bonnes conditions.
Les EHPAD ont été en première ligne durant cette première vague de la crise sanitaire. Il faut leur permettre d’accompagner leurs résidents avec humanité. Cela demande des moyens.

Au total, la crise a mis à l’ordre du jour la fin définitive de l’ancienne politique libérale appliquée au système de santé de notre pays. Il faut redéployer un nouveau modèle de santé publique dans lequel la prévention, le soin et l’accompagnement des âges de la vie soient pensés et traités comme un tout.

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