Communiqué de La France insoumise.
Alors que le 11 mai a été choisi pour commencer le déconfinement, le ministre de l’Éducation nationale a fait le choix de ne pas suivre les recommandations du Conseil scientifique. En effet, ce dernier a émis un avis négatif sur la réouverture des établissements scolaires le 11 mai et conseillé une fermeture jusqu’en septembre.
Depuis le début de la crise sanitaire en France, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer n’a eu de cesse de se contredire sur la fermeture, ou non, des écoles avant le confinement et, désormais, sur le caractère obligatoire ou volontaire de la reprise des cours.
Quelle est la justification de cette réouverture si rapide à l’encontre des préconisations scientifiques ? La volonté du gouvernement est-elle d’offrir une garderie pour que les parents retournent faire tourner l’économie ? La santé de nos enfants, du personnel éducatif et communal a-t-elle si peu d’importance ? Face à ses contradictions et ses décisions hasardeuses, les parents d’élèves et les équipes pédagogiques sont dans la plus grande confusion : l’école va-t-elle réouvrir ? De quelle façon ? Dans quelles conditions ? Pire : les maires découvrent en même temps que les enseignant·es et les parents la nouvelle version du protocole sanitaire.
En attendant, chacun·e peut constater et pointer toute une série d’incohérences :
- des installations sportives fermées jusqu’à la rentrée, mais pas les écoles ;
- plus de masques obligatoires pour les enseignant·es et les élèves pendant toute la journée, sauf à l’entrée de l’établissement ;
- l’absence de tests généralisés ;
- des équipements sanitaires plus ou moins sous-dimensionnés ;
- des gels hydroalcooliques qui tardent à arriver ;
- des collèges fermés en zone rouge, mais pas les écoles ;
- la très grande difficulté à faire respecter des gestes barrières à des enfants ;
- des protocoles inadaptés et inapplicables…
C’est extrêmement angoissant pour tous les parents d’élèves qui se retrouvent tributaires d’injonctions odieuses. En définitive, ce « choix » ne sera pas un choix. Les parents agiront en fonction de leur emploi, de la décision du maire de leur commune, et non en fonction de ce qu’ils jugent bon pour la santé de toute la famille ou même la scolarité de leur enfant.
Comment laisser les enfants aller à l’école alors qu’une 2ème vague est inéluctable tant les moyens sanitaires sont lacunaires ? Comment ne pas être inquiets quand l’alerte est donnée pour un syndrome touchant les plus jeunes enfants et que le lien avec le covid19 a été établi ?
Les collectifs d’ enseignant·es ont d’ores et déjà appelé à l’utilisation du droit de retrait. Ils s’inquiètent, également, de l’impossible apprentissage des gestes barrières pour des enfants aussi jeunes.
Comme l’expriment un grand nombre de directeurs et directrices d’école, les syndicats de professeur·es, il est souhaitable de mettre en place un dispositif d’accueil des enfants en grande difficulté et des enfants dont les parents n’ont pas d’autres choix que de reprendre le travail (sans mode de garde alternatif). La France insoumise appelle à la création au niveau local de collectifs parents-enseignant·es, à l’image des collectifs que nous appelons de nos vœux dans les entreprises
Les conditions actuelles de réouverture des écoles placent les élèves, parents, personnels enseignants, périscolaires et municipaux dans une situation incertaine aussi bien au niveau sanitaire que pédagogique. Afin de préserver la santé de toutes et tous, exigeons l’application des recommandations du Conseil scientifique. La France insoumise demande le report de la rentrée à septembre.