Communiqué de Jean-Luc Mélenchon du 25 mars 2020.
Conseil des ministres. Trois jours après le vote de la loi d’urgence sanitaire, le gouvernement a présenté ses ordonnances. Aucune réquisition du secteur textile ni mécanique pour la production des masques et des respirateurs. Aucune nationalisation des entreprises défaillantes utiles dans la lutte comme Luxfer. Aucune méthode de planification de la mobilisation sanitaire n’est mise en place. Pourquoi alors que c’est la condition pour produire en masse les moyens de lutte dont le pays a besoin ?
Nous avons eu raison de voter contre la loi d’état d’urgence sanitaire. Car une fois de plus c’est un prétexte à un nouveau recul des droits sociaux. Ainsi, les employeurs pourront désormais faire passer les jours de confinement forcé en congés payés, s’il y a un accord d’entreprise. Le moyen de refuser ? Et les employeurs pourront décider tout seuls pour les RTT et les jours de repos. Faut-il rappeler que le confinement, ce n’est pas des vacances : c’est une période imposée et souvent difficile à vivre matériellement et psychologiquement ?
Dans les transports, la logistique, l’agroalimentaire, l’agriculture, l’énergie ou les télécommunications, il sera désormais possible de faire travailler un salarié jusqu’à 60 heures par semaine. Le temps minimal de repos entre deux journées de travail sera abaissé de deux heures.
Le gouvernement fait payer aux salariés la crise sanitaire qu’il a contribué à renforcer par son impréparation. Il le fait alors même qu’il a refusé toute mesure mettant à contribution les ultra-riches. Notre proposition de rétablir l’impôt sur la fortune (ISF), même à titre provisoire, a été repoussée du revers d’une main. Mais la confiscation des droits sociaux se fait de l’autre en un jour !
Nous lançons l’alerte. Car d’ores et déjà « La République en Marche » à l’assemblée a Annoncé qu’il faudrait passer dans le droit commun ces mesures anti-sociales exceptionnelles.
Pour nous, le recul des droits sociaux met en danger la mobilisation sanitaire. Il faut au contraire que tout le monde contribue à l’effort collectif. Et il faut mettre chacun en sécurité sociale pour qu’il puisse participer à la mobilisation.
Il est urgent de changer de méthode. Il y a un autre chemin, celui de l’entraide et de la planification de la mobilisation sanitaire.