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Jaune et vert : couleurs de l’espoir

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Gilets jaune Montbéliard

Édito de Benoît Schneckenburger publié le 11 novembre 2019 dans l’Heure du Peuple.

Le mouvement des gilets jaunes a dépassé une année de mobilisation sans précédent. Mouvement en grande partie de la « France Périphérique » qui a su naturellement se réapproprier les symboles de la relégation dans laquelle sont tenues les classes populaires : le gilet jaune, celui que portent tous les travailleurs de l’ombre pour gagner en visibilité, et les ronds-points qui marquent souvent les entrées de ville d’où ils peuvent être exclus. Sans précédente aussi a été la répression policière puis judiciaire. Face à l’importance des mobilisations, le gouvernement, et en premier lieu Christophe Castaner, a choisi la stratégie de l’affrontement et du harcèlement. Mobilisation des BAC, utilisation des LBD et grenades, les dégâts sont innombrables : yeux crevés ou mains arrachées, et combien d’autres fractures et blessures. Changement de la politique stratégique du maintien de l’ordre, au lieu d’éviter le contact et les violences, les forces de l’ordre ont eu carte blanche pour « casser du manifestant » : tout a été mis en place pour éteindre un mouvement qui pourtant, malgré des milliers d’arrestations et procédures pénales, a inauguré de nouvelles formes de mobilisation. L’absence de prise en compte de la violence policière - pour le moment seules 2 procédures sont ouvertes malgré des centaines de plaintes - en dit long sur l’iniquité de traitement. Le système a eu peur, et c’est très naturellement qu’il prépare son maintien en jouant déjà d’un second tour Macron - Le Pen, comme l’a avoué le premier ministre devant les parlementaires. Espérons que les exemples de convergences avec les marches climat ou la mobilisation syndicale du 5 décembre sauront donner un nouveau souffle à la contestation populaire.

Cette répression féroce n’est hélas pas l’apanage de la France, nous l’avons déjà dénoncée, démontrant comment le système oligarchique peut mobiliser tout son arsenal, police, justice et presse, pour porter atteinte aux tentatives de mener à bien un autre projet. Au Brésil, Lula en a fait les frais. Il vient de passer 580 jours en prison, à la suite de ce qu’il faut bien appeler une machination pour permettre de placer au pouvoir l’extrême droite la plus à même de garantir les intérêts du système. La décision de la Cour Suprême permettant sa libération a reconnu l’illégalité de la procédure qui l’avait conduit en prison, l’empêchant de participer à l’élection présidentielle et – vraisemblablement – de battre le candidat Jair Bolsonaro. Lula n’a pas perdu une once de combativité. Renouant avec son histoire personnelle et celle du Brésil, c’est au sein du syndicat des métallos, qu’il dirigeait lors des grèves, qui ont conduit à la chute de la dictature qu’il a repris le flambeau, s’attaquant directement au gouvernement, conscient de sa dangerosité : « Nous ne pouvons pas permettre que les miliciens en finissent avec notre pays ! » #LulaLivre !

Vert du climat, jaune des gilets : comme le drapeau brésilien. Un signe ?

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