Édito de Charlotte Girard, candidate aux élections européennes, publié le 8 avril 2019 dans l’Heure du Peuple.
Le Président Macron est bien seul, comme l’aura montré le premier débat télévisé des 12 têtes de liste aux Européennes. Il n’a plus rien en magasin. La preuve par Loiseau. La désertion de ses conseillers et autres porte-flingues ayant fait sa victoire le confirme. Le petit caudillo tient sur les nerfs.
La majorité a bien du plomb dans l’aile. 50 députés de la majorité s’abstiennent de voter la loi scélérate anti-manifestants. C’est inédit pour la REM. Et par-dessus le marché, le Conseil constitutionnel, saisi par 60 députés et sénateurs, et même par le Chef de l’État lui-même qui a des choses à se faire pardonner, censure le cœur de la loi : l’interdiction administrative de manifester. Car « le législateur a porté au droit d’expression collective des idées et des opinions une atteinte qui n’est pas adaptée, nécessaire et proportionnée ». Toutefois, comme le Conseil constitutionnel ne saurait prendre le risque de passer pour un contre-pouvoir, la censure reste partielle.
Mais un autre échec guette la majorité présidentielle sous la forme tordue du Brexit. L’action punitive de l’UE dirigée contre le Royaume-Uni se transforme, à la lente vitesse du supplice, en une Bérézina pour les pro-UE. On peut parier que Macron ne sera pas épargné, même si tout est fait pour que l’on croie chez nous que le Brexit est une catastrophe provoquée par le référendum.
Or plus ça va, plus il devient visible que la difficulté vient du fossé qui existe entre la majorité populaire favorable au Brexit et une classe dirigeante britannique qui dans son ensemble n’en veut pas. Sans surprise, pour mener les négociations côté UE, on retrouve les mêmes qu’en 2005, Michel Barnier en tête. Ne jamais oublier que Barnier était ministre des Affaires étrangères jusqu’au lendemain du référendum français de 2005. Il quitte ses fonctions avec le Gouvernement Raffarin le 31 mai 2005 à l’occasion du remaniement de la honte. Parti en convalescence au Conseil d’État sur nomination du gouvernement, il s’en va rapidement conseiller le Président de la Commission Barroso pour préparer sa revanche contre le peuple français. Il sera au sein du « groupe Amato » l’un des auteurs de la modification trompeuse du traité constitutionnel européen pour en faire le Traité de Lisbonne qui aura raison du Non de 2005.
Depuis juillet 2016, cet ancien député européen du PPE n’a qu’un but : retirer à tous les peuples européens l’envie de rompre avec l’UE. À l’image de son rôle dans les années 2000, il se fait un plaisir de brimer cette fois-ci le peuple britannique. Toute l’eurocratie est derrière lui. Macron rêve d’en faire le prochain président de la Commission européenne. Pourtant, le peuple britannique a dit non et Manon Aubry, tête de liste de la France insoumise, a eu raison de dire que la règle : c’est le respect de la souveraineté populaire. À l’occasion des élections du 26 mai prochain, il faudra se charger de la leur rappeler.