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Le grand débat, c’est du blabla : le peuple veut le RIC

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Mercredi 3 avril 2019, Bastien Lachaud a pris la parole dans le cadre du débat parlementaire, suite au Grand débat national. Force est de constater qu’aujourd’hui, le gouvernement ne souhaite pas entendre la revendication première du peuple : le RIC.
Le grand débat terminé, il est temps d’appliquer ce qui a été demandé. Le peuple ne veut pas qu’on décide à sa place. Il faut savoir faire confiance au peuple, et créer un avenir en commun.
Le gouvernement doit cesser de mépriser le peuple et enfin accepter de lui donner de moyens de décider par lui-même, en prenant l’initiative de lois.

 

Texte complet de l’intervention :

Pendant cette période de Grand débat national, le gouvernement a fait preuve d’une capacité extraordinaire d’abstraction. Un seul mot était sur toutes les lèvres. Celui que vous avez savamment ignoré, voire méprisé. Le RIC, qui hérisse tant le chef du gouvernement, est pourtant soutenu par la majorité des Françaises et des Français. Gilets Jaunes ou non, nos concitoyens veulent que nos institutions prennent au sérieux l’idée qu’en démocratie, c’est le peuple qui gouverne. Aujourd’hui, chacun sait que tout ceci n’est qu’une vaste captation du pouvoir, spolié au peuple pour lui imposer des décisions dont il ne veut pas. Le Président de la République lui-même a reconnu que son élection est le fruit d’une effraction. Il fallait faire semblant que tout allait changer, pour que rien ne changeât.

Un tel système ne peut pas durer. Le peuple français est entré dans un mouvement révolutionnaire. Regardez l’histoire longue. Le peuple français n’a jamais accepté qu’on se moque de lui, qu’on le méprise, qu’on l’infantilise, comme vous le faites. Une révolution commence quand ceux d’en bas ne peuvent plus, et quand ceux d’en haut ne veulent plus. Nous y sommes.

Que ces mots de Maximilien Robespierre résonnent encore dans notre Assemblée, car on ne les répétera jamais assez : Liberté, Égalité, Fraternité. Nous sommes tous profondément épris de notre devise.

Elle n’appartient pas à un courant politique, elle appartient au peuple.

Et puisque le peuple est souverain, en tant que représentants : nous devons accomplir sa volonté. Le souverain n’a pas à demander d’autorisation. Il décide.

Samedi dernier, j’étais dans l’Oise. Je manifestais pour l’abolition de la chasse à courre. Des gilets jaunes avaient décidé de venir, et de quoi avons-nous parlé ? De souffrance animale bien sûr, de la morgue de ceux qui croient encore vivre sous l’Ancien Régime, mais surtout du référendum d’initiative citoyenne. D’autres sont venus à pieds depuis Arles, pour remettre à l’Assemblée nationale une plaque pour symboliser la volonté du peuple d’instaurer le RIC.

D’autres encore, dans les cahiers de doléances de ma circonscription qui m’ont été remis, parlent aussi du RIC. C’est leur parole que je relaie, qui rejoint celle de millions d’autres. Entendez ce profond mouvement pour la dignité du peuple.

Ne vous y trompez pas. La seule sortie positive à cette crise, n’est pas un grand blabla, à l’issue duquel vous ferez semblant de prendre des décisions. Le peuple français est profondément politique. Il comprend ce qui est en train de se passer, et que vous vous moquez de lui. Qu’allez-vous donc décider que vous n’aviez pas déjà l’intention de faire ?

Vous avez déjà écarté toute remise en cause de votre politique : ISF, salaires, démocratie, écologie.

La solution n’est pas dans la dérive autoritaire et violente à laquelle vous vous livrez, avec toujours de plus de répression, policière et judiciaire, martyrisant les corps, mutilant les personnes, ou tenant les esprits dans l’angoisse d’une condamnation signant quasiment une mort sociale.

La solution est politique, et elle est parfaitement évidente : la démocratie ! Seule la décision du peuple peut convenir au peuple. Aucune fausse solution imposée par force ou par ruse ne permettra de réconcilier le peuple avec lui-même, et avec ses institutions politiques.

Nous avons déjà parlé du référendum d’initiative citoyenne en février dernier. À cette époque, les orateurs de la majorité ont inventé tout un tas d’arguties pour refuser d’instaurer immédiatement le Référendum d’Initiative Citoyenne. Parmi ces subterfuges, vous prétendiez qu’il fallait attendre le grand débat. Nous y sommes. S’il y a 1 mois, il était trop tôt, maintenant il est temps. Et c’est vous qui êtes minoritaires dans le pays, à vous opposer au RIC !

Instaurons la possibilité de faire des référendums d’initiative citoyenne, pour que le peuple puisse proposer une loi, ou l’abroger, révoquer un élu, femme et homme, du conseiller municipal au président de la République, ou encore modifier la Constitution.

Discutons des modalités, des seuils, de la temporalité, du nombre de RIC par an, de la durée minimale de la campagne référendaire, de tout ce dont vous voudrez débattre.

Mais actons que désormais, il sera possible au peuple de prendre l’initiative de la loi. Il est normal et sain en démocratie de débattre de sujets importants. Mais à condition que ce débat débouche sur une décision.

La voie est claire. Instaurons les référendums d’initiative citoyenne. C’est un moyen raisonnable, rationnel, pacifique, politique et démocratique. C’est au peuple de décider. Nous n’avons qu’à en organiser les modalités. Il faut faire confiance au peuple.

Si vous refusez, il y a une autre solution, plus radicale, plus efficace sans doute. Convoquons une Assemblée nationale constituante, qui travaillerait en parallèle de nos institutions. Là, le peuple aurait l’occasion d’avoir le seul Grand débat qui vaille : le débat constituant, pour redéfinir de fond en comble toutes nos institutions.

La Ve République, turpide et vermoulue, se désagrège sous nos yeux. Le consentement à la loi et à l’impôt se disperse, les inégalités explosent, la défiance atteint toute la vie politique. Il n’y a pas de retour en arrière possible. Il faut faire un nouveau pacte social, et refonder nos institutions : c’est la condition pour un Avenir en commun. Car la catastrophe écologique est commencée. Pour y faire face, le peuple tout entier doit être uni, confiant, mobilisé. Car nous avons face à nous un immense chantier : la transition écologique.

 

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