Retour sur les rassemblements décalés à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars et sur la journée nationale de la France insoumise pour le droit à l’eau et à la biodiversité qui s’est déroulé à Lyon le 23 mars.
Coordonnée par Gabriel Amard, cette journée a été organisée par le livret Eau Bien commun, le pôle Atelier des lois et les groupes d’action de Lyon, en présence de Mathilde Panot et de Manon Aubry.
Trois jours sans eau et nous sommes morts.
La ressource en eau est un bien commun indispensable à la vie sur Terre. A l’occasion de la journée mondiale de l’eau ce vendredi 22 mars, la France insoumise organisait partout en France des rassemblements décalés pour dénoncer, avec humour et dérision la mainmise des lobbys et multinationales sur l’accès à l’eau et sa gestion. Enjeu éminemment politique, le droit à l’eau est au cœur de notre vie quotidienne. La France insoumise en a fait une priorité à inscrire dans le cadre des prochaines élections européennes du 26 mai 2019.
Le lendemain, samedi 23 mars, les armes de l’humour ont laissé place, le temps d’une après-midi, à celles du travail collectif et citoyen. Une journée ensoleillée consacrée à des réflexions sur le droit à l’eau et la biodiversité. Dès 14h30, réuni·e·s en table ronde, nos invité·e·s, élu·e·s, député·e·s et partenaires européen·ne·s ont échangé sur leurs visions et leurs initiatives pour défendre la gestion publique de l’eau devant près de 150 participant·e·s.
À la table : Mathilde Panot, députée FI, Nathalie Perrin Gilbert, maire du 1er arrondissement de Lyon, Pedro Arrojo, député espagnol membre de Podemos, Salvatore Prinzi, militant pour l’eau publique dans le mouvement Potere al Popolo à Naples, Pablo Sanchez, membre de la fédération syndicale européenne des services publics et Anne Debregeas, syndicaliste et ingénieurs de recherche à EDF.
Nos candidats aux européennes, Benoît Schneckenburger et Gabriel Amard, également responsable du livret « Eau bien commun », ont introduit le discours en exposant les axes programmatiques du mouvement sur ce sujet au cœur de la transition écologique. Pedro Arrojo nous a parlé des luttes espagnoles pour protéger l’eau. Nathalie Perrin-Gilbert a expliqué les enjeux de la gestion de l’eau dans la métropole de Lyon. Pablo Sanchez a rappelé les grands étapes de la l’initiative citoyenne européenne « Right2Water » (Droit à l’eau). Il a souligné que le prochain combat était la révision de la directive cadre sur l’eau. Salvatore Prinzi est revenu sur le référendum sur l’eau gagné par les partisan·ne·s de la gestion publique en 2011 et sur la re-municipalisation de la gestion de l’eau à Naples. Enfin, Anne Debregeas nous a expliqué les risques importants pesant sur la sécurité des barrages, sur la biodiversité et sur la souveraineté nationale en cas d’ouverture à la concurrence des installations hydro-électriques réclamée par Bruxelles.
Chacun·e fait le même constat : les dérives des entreprises privées assoiffées de profits épuisent la ressource en eau, richesse de l’humanité et en font une marchandise par les privatisations rampantes. Aujourd’hui, signe des temps qui changent et des luttes qui payent, ces opérateurs ne détiennent plus que 6 300 des 32 000 contrats de services de l’eau et d’assainissement, contre 12 000 il y a dix ans.
À 16h30, la table ronde touche à sa fin. Les chaises se dispersent pour enchaîner sur un premier atelier des directives européennes sur le droit à l’eau et la biodiversité. 80 personnes sont restées pour y participer. Trois heures de travail collectif dans la bonne humeur. L’atelier des directives reprend le format des ateliers des lois. Une équipe de juristes bénévoles insoumis·es s’active pour écouter, conseiller et retranscrire les propositions citoyennes qui fusent tout au long de l’atelier. Gabriel Amard et Julian Augé, animateurs de l’atelier et candidats aux européennes, orchestrent le travail en petit groupe et le débat mouvant. 19h30, l’atelier des directives européennes touche à sa fin avec la lecture et l’adoption solennelle de la directive ainsi rédigée. Étape décisive qui permet aux citoyen·ne·s de proposer les éventuels et derniers ajustements. Le texte construit avec tous les participant·e·s porte des valeurs fortes sur le droit à l’eau.
C’était là « une première étape, pour faire du droit à l’eau un droit universel, parce que ça a été demandé par les citoyens » souligne Manon Aubry dans son discours de clôture pour cette journée. Après avoir remercié nos invité·e·s et les associations présentes, notre tête de liste aux élections européennes met l’accent sur l’importance de cette directive européenne qui porte un véritable projet mobilisateur pour une « une Europe populaire, écologique et solidaire ».
Une nouvelle Europe que nous voulons par le peuple et pour le peuple ! Maintenant le Peuple !