Le Dioxyde de Titane (E171), un des rares additifs dont l’interdiction a été votée à l’automne dernier, ne sera pas suspendu par le ministère de l’Économie qui refuse de signer les arrêtes ministériels relatifs au texte de loi “Agriculture-Alimentation”, l’article 53 précisément pour cette mesure.
Les aliments transformés contiennent de nombreux additifs, certains pesticides et autres substances dangereuses. Pourquoi continuer à laisser courir ces additifs dans nos assiettes ? Leur seul but étant de conserver, de changer la texture ou de colorer un aliment, nous en comprenons de fait les fins commerciales et esthétiques. Tant pis pour la santé de celles et ceux qui ingèrent ces produits quotidiennement. Le Dioxyde de Titane en est le symbole.
L’interdiction de ce fameux E171 devrait être effective en France depuis le vote en octobre 2018 de la loi pour une alimentation saine, durable et accessible à tous (consultable en ligne sur le lien suivant : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037547946&dateTexte=&categorieLien=id#JORFARTI000037548012).
En effet, les études scientifiques de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) ou encore de l’ANSES (Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation) pointent les risques pour la santé de cette nano-particule. Celle-ci n’a aucune valeur nutritive. Les études évoquent également les conséquences des mélanges entre différents additifs. Les combinaisons entre ces substances chimiques sont extrêmement nombreuses, leurs risques extrêmement méconnus. Rappelons que la malbouffe est à l’origine du développement de nombreuses maladies chroniques comme le diabète ou le cancer. Cela a d’ailleurs fait l’objet d’une commission d’enquête parlementaire que j’ai présidée (http://www.assemblee-nationale.fr/15/rap-enq/r1266-tI.asp).
Le gouvernement doit répondre de ses actes : pourquoi le ministère de l’économie ne s’engage pas rapidement pour l’application de ce texte ? En plus de n’être responsable en rien des questions alimentaires, Bruno Le Maire justifie sa passivité, que je qualifierais d’obstruction, par le manque d’études européennes de l’Agence de Sécurité Alimentaire Européenne (EFSA) sur ce sujet. Cette controverse est ridicule quand nous savons que les études “scientifiques” annexées aux dossiers d’autorisations de mise sur le marché des additifs sont produites par les industriels eux-même …
Le ministère préfère à ce jour faire profiter le business des industriels de son laxisme au détriment de la santé des citoyens et citoyennes. Nous assistons à un scandale démocratique, et bientôt, sanitaire. C’est la raison pour laquelle j’ai saisi le lundi 14 janvier le Conseil d’Etat : Saisine Conseil d’Etat E171 - PDF.