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Le vieux monde s’effondre, ensemble écrivons l’Histoire

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Le vieux monde s’effondre, ensemble écrivons l’Histoire

La hausse des taxes sur le carburant a provoqué un mouvement spontané et massif de colère dans tout le pays. Dans le cadre de ce mouvement citoyen, la population a su réaliser des actions de blocages et d’occupations des réseaux routiers, des centres de consommation, des institutions.… Elle s’est auto-organisée pour bloquer l’économie.

Ce mouvement se poursuit et se renforce. Il déjoue ainsi les pronostics condescendants, méprisants et partisans des médias et des (pseudo) expert·e·s qui n’ont cessé de tenter de décrédibiliser un élan de révolte légitime.

La mobilisation extraordinaire a mis le gouvernement et ses médias en panique. Leur réaction est immédiate et répressive et ils tentent de diviser et de justifier une violence policière hors normes contre les gilets jaunes, les jeunes, et toutes et tous les citoyen·ne·s qui expriment leur colère dans les rues de France.

Des millions de nos concitoyen·ne·s se mobilisent en effet tous les jours en dehors de toute structure politique, syndicale, ou associative…

Cette colère, née d’une injustice sociale et fiscale insupportable, engendre une énergie et une détermination qu’aucune force politique ou syndicale n’est en mesure de déployer. Seuls le peuple et la société en mouvement possèdent la puissance nécessaire pour provoquer un processus de transformation sociale capable de résoudre la crise que nous traversons.

Aujourd’hui le mouvement citoyen des gilets jaunes occupe la position centrale de la contestation politique et sociale de notre pays et déstabilise un gouvernement dont la légitimité est, de fait, remise en question.

Les corps intermédiaires, syndicats et organisations politiques sont parfois déstabilisés par cette situation.

Les insoumis·es syndicalistes, les lanceur·se·s d’alertes, les associations s’inscrivent ensemble dans ce mouvement et se reconnaissent dans ses revendications citoyennes.

Cette insurrection provient d’un sentiment d’injustice sans précédent, dont toutes et tous sont victimes. Les travailleur·se·s pauvres dont le nombre augmente chaque jour, les privé·e·s d’emploi, c’est tout le salariat qui compose l’écrasante majorité des gilets jaunes. Les femmes, les jeunes et les retraité·e·s sont fortement représenté·e·s et souvent ils s’organisent en famille. Les syndiqué·e·s et les syndicalistes sont nombreux à participer. Les travailleur·se·s indépendant·e·s, l’artisanat, les paysan·ne·s, toutes et tous sont présent·e·s.

Très vite, dès le samedi 17 novembre c’est l’injustice sociale, la vie chère, les salaires, l’effondrement des services publics, les privatisations, les tarifs du gaz et de l’électricité, la précarité, l’impossibilité de vivre de son salaire, le logement, le cynisme et les privilèges des riches, la domination sociale, l’impunité des multinationales, des banques, l’oligarchie, les cadeaux fiscaux aux plus riches, l’impunité des pollueurs, une jeunesse sans avenir qui étaient jetés en vrac à la face du gouvernement. Toutes les contestations, toutes les injustices aujourd’hui alimentent le mouvement.

Le peuple, qui s’incarne en gilet jaune et se constitue dans sa souveraineté, a déchiré, éclaté et dégagé l’espace politique. Il a su créer un espace hors normes et inédit. Il achève un régime politique et remet en cause, non pas la nécessité de corps intermédiaires qui émergent toujours dans un système démocratique, mais plutôt leurs formes, leurs actions et leurs périmètres. Nos idées sont très largement portées par une multitude de gilets jaunes.

Nous, insoumis·es syndicalistes avons immédiatement mis à disposition de ce mouvement nos expériences dans le respect de ses formes d’auto organisation. Aussi, nous appelons les associations, les mouvements écologistes et politiques, les militants syndicaux, associatifs, et tou·te·s les citoyen·ne·s concerné.e.s à se réunir, à s’y investir et se mettre au service de la révolte en cours pour construire ensemble un avenir à ce mouvement.

Nous ne sommes plus dans une addition de revendications catégorielles, mais dans un mouvement de transformation du modèle de société et du régime politique et social. Il nous appartient de créer un outil assez large pour répondre à la puissance de transformation du mouvement en cours.

 

L’espace des luttes de la France insoumise.

Bordeaux, le 18 Frimaire An CCXXVII - 08 décembre 2018

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