#MeToo, mouvement de libération de la parole des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles a permis de rendre visible l’ampleur de ces violences : plus d’une femme sur dix déclare avoir vécu des violences sexuelles au cours de sa vie en France, une sur trois dans le monde.
Les souffrances physiques et psychologiques qui leurs sont liées sont trop systématiquement tues et cachées. Elles prennent place aussi de plus en plus sur internet et via le numérique : par le harcèlement sexiste et sexuel en ligne c’est-à-dire l’écriture de propos insultants et menaçants à l’encontre de femmes. 73 % des femmes déclarent en être victimes ! Et par le cyber-contrôle, qui se traduit par la surveillance de l’activité d’une femme par son conjoint ou ex-conjoint : ses trajets, ses appels. Des logiciels mouchards, faciles à installer sur des téléphones portables sont en vente libre sur internet et se multiplient.
Les violences sexuelles et sexistes conduisent également, plus sournoisement, à des droits fondamentaux bafoués, une parole limitée et la permanence d’inégalités insupportables dans la vie quotidienne et le monde du travail.
Face à cette réalité dramatique, les grands discours de condamnation ne sont pas suffisants. Le gouvernement Macron n’est pas à la hauteur de l’enjeu, la loi portée par la ministre Marlène Schiappa ayant abouti à des mesurettes en matière de prévention, et même à des reculs concernant les agressions envers les mineurs, qui conduira à limiter les qualifications de viols.
Les pouvoirs publics ont une responsabilité à mettre en place des solutions pour lutter contre ces violences.
Par la prévention d’abord, en organisant l’éducation à l’égalité entre les femmes et les hommes et à la non-violence à l’école.
Par l’accompagnement des victimes ensuite, en leur permettant de trouver une écoute et une aide professionnelle proche de chez elles, qui contribue à ce qu’elles trouvent les ressources pour s’éloigner des hommes violents et qu’elles soient protégées.
Par le renforcement des peines et des procédures judiciaires lorsque les victimes portent plainte. On pense également à la formation des policiers et gendarmes qui prennent en charge ces dépôts de plainte.
C’est ce que porte le mouvement #NousToutes, qui rassemble de nombreuses associations et personnalités et appelle à une marche contre les violences sexistes et sexuelles ce samedi 24 novembre place de l’Opéra à Paris à 14h et dans toute la France.
Article de Claire Mazin publié sur heuredupeuple.fr le 23 novembre 2018.