Si l’indifférence chronique d’Emmanuel Macron à toutes formes de critiques est maintenant clairement affichée, les maires de France s’attendaient au moins à une présence du président lors du Congrès de l’Association des Maires de France (AMF) qui s’est ouvert mardi à Paris. Finalement, celui-ci ne prendra même pas la peine de se déplacer, et se contentera d’une réception réduite à l’Elysée ainsi que d’une « relation épistolaire ». Quel honneur !
Il est vrai que l’année dernière il avait essuyé un accueil très négatif lors de ce Congrès. La manifestation d’une relation particulièrement difficile entre Etat et collectivités. Mais c’est d’autant plus une mauvaise surprise qu’Emmanuel Macron avait alors promis de se présenter devant les maires chaque année. Il lui paraissait à l’époque important de « rendre compte des engagements » comme le veut « l’esprit de responsabilité dans la République ». Une promesse qui n’aura finalement pas duré bien longtemps…
Pourtant, sa présence aurait été la bienvenue pour évoquer la situation particulièrement difficile des collectivités. Celles-ci peinent à poursuivre leurs missions en voyant leurs moyens fondre comme neige au soleil. Budgets en diminutions à peu près partout, baisse des dotations pour les communes, diminution des emplois aidés, les mairies tirent la langue alors que l’Etat augmente la pression pour réduire les dépenses. Une situation qui devient de plus en plus critique au point de démoraliser l’ensemble des élu·e·s : entre 2014 et 2018 ce sont près de 1500 maires qui ont démissionné selon la vice-présidente de l’AMF, des chiffres records. Une enquête de l’Observatoire de la démocratie de proximité va plus loin et précise qu’un·e maire sur deux ne souhaite pas se représenter en 2020 !
La décision de Macron de snober ce Congrès de l’AMF vient donc parachever une rupture déjà bien entamée entre Etat et collectivités. Le manque de considération du président passe mal… Résultat ? Plusieurs maires ont décidé de décliner l’invitation pour la petite réception au Palais de l’Elysée. A défaut d’avoir tenu sa promesse de venir, Macron maintient sa position : il veut bien rendre compte de ses actes, à condition qu’on vienne le chercher…