A Epinay, les quartiers populaires à cœur ouvert

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Pari réussi pour ces premières Rencontres Nationales des Quartiers Populaires. Près de 800 personnes étaient réunies ce dimanche 18 novembre à Épinay-sur-Seine (93) pour plus de 8h d’échanges. Les premières bases d’un travail de fond qui se prolongera dans les prochains mois…

L’objectif de cette journée et des 70 rencontres locales organisées en amont ? Permettre un dialogue ouvert entre toutes les personnes qui font vivres les quartiers populaires et proposer des issues politiques concrètes. En provenance de plusieurs villes de France, citoyen·ne·s, actrices et acteurs du milieu associatif, activistes, syndicalistes et politiques étaient donc invité·e·s à s’exprimer et à travailler collectivement. Des habitant·e·s de Seine-Saint-Denis mais aussi de Marseille, Lille, Bagnols-sur-Cèze et d’ailleurs qui partagent souvent et au quotidien les mêmes discriminations : sociales, territoriales, mais aussi les inégalités dans l’accès aux droits et à la citoyenneté. Trois thématiques au programme de ces Rencontres Nationales.

Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne, est revenue sur la crise du logement et les conditions indignes que vivent certain·e·s habitant·e·s des quartiers populaire : « Nous sommes dans un pays où nous pouvons avoir une politique de logement digne pour toutes et tous ! »

A chaque fois, une séquence de travail en ruche était suivie de prises de paroles. Des discours et des témoignages pour mettre à plat les difficultés qui touchent les quartiers mais aussi y joindre des propositions : garantir dans la loi un accès minimum aux services publics, lutter contre les marchands de sommeil ou encore développer les réseaux de transports en commun et les rendre gratuits… Des mesures parmi d’autres qui vont ressortir de ces travaux et qui pourront être exploitées par les associations concernées mais aussi par le groupe parlementaire de la France insoumise. En somme il s’agit de continuer le travail de co-élaboration entre le mouvement et les acteur·rice·s de terrain comme cela était le cas avec les campagnes nationales du mouvement. Avancer avec celles et ceux qui œuvrent dans les quartiers, qui y militent depuis longtemps déjà ou qui veulent s’y investir. 

Les victoires s’obtiendront donc grâce à ces propositions communes mais aussi à l’aide de nouvelles formes d’actions revendicatives. C’est le cas des méthodes d’auto-organisation. Des processus qui fonctionnent, comme lors de la rénovation de l’école à Marseille, et qui permettent aux habitant·e·s de reprendre la main, de se faire entendre et enfin le plus important, de remporter de précieuses victoires.

Enfin, Eric Coquerel l’a souligné en clôture de la journée : « Pas de révolution citoyenne sans les quartiers populaires ». C’est pourquoi cette initiative prend toute sa place dans l’évolution du mouvement. Les rencontres locales déjà lancées avant l’initiative d’Epinay vont se poursuivre et se multiplier, tout comme le travail de propositions et les luttes communes. Car la politique est bel et bien présente dans ces quartiers où les inégalités sont exacerbées, elle demande juste à pouvoir s’exprimer.

Les mesures inégalitaires et la destruction de nos services publics engagées par Macron frappe de plein fouet les habitant·e·s des quartiers populaires, tout comme le reste du pays. La pauvreté y est également particulièrement présente. C’est pourquoi c’est sur cette « nouvelle France » qu’il faut s’appuyer pour tout changer. Le travail de longue durée qui a été engagé avec les Rencontres Nationales des Quartiers Populaires doit répondre à cet enjeu : réussir à porter la voix de celles et ceux qui sont ignoré·e·s par l’Etat et donc inverser le rapport de force. Parce que l’Avenir en commun s’écrit forcément avec les quartiers populaires. 

Omer Mas Capitolin, membre de l’association MCDS et de la plateforme « Pour en finir avec le contrôle au faciès »
Danièle Obono, députée de la 17e circonscription à Paris
Clément Rémond, co-president de la FSGT 93
Malika Zediri de l’Association pour l’emploi, l’information et la solidarité des chômeurs et des travailleurs précaires (APEIS)
Bally Bagayoko, maire-adjoint à la jeunesse et au sport à Saint-Denis
Azzedine Taïbi, maire de Stains
Omar Slaouti, fondateur du comité « Justice et Dignité » et porte-parole du collectif Rosa Parks
Manon et Aïssa, animateur·rice·s de l’événement
Pascal Troadec, maire-adjoint à Grigny et co-animateur du livret sur les quartiers populaires
Mohamed Gnabaly, maire de l’Île-Saint-Denis
Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis
Mohamed Bensaada, Syndicats des Quartiers Populaires de Marseille
Adrien Quatennens, député du Nord
Assa Traoré et Youcef Brakni, membres du comité « Vérité et Justice pour Adama »
Eric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis et co-organisateur des Rencontres nationales des quartiers populaires
Didier Goubert, membre d’ATD Quart Monde pour le projet « Territoire Zéro Chômeurs Longue Durée »

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