Mme Danièle Obono alerte Mme la ministre des outre-mer sur la situation de la chaîne France Ô, la chaîne des outre-mer du groupe France Télévisions qui est amenée à disparaître. Dans le cadre de 190 millions d’euros d’économies de l’audiovisuel public décidées par l’État, France Télévisions qui va devoir réduire ses dépenses de 160 millions d’euros, soit 6 % de son budget en 2018. Cela va passer par la disparition annoncée de France 4 sur la TNT pour être diffusée uniquement sur internet mais aussi par la fin de France Ô, chaîne des outre-mer d’ici 2020 et donc des réductions d’effectifs. Le 8 avril 2017, le Président de la République déclarait :« France Ô sera maintenue, je vous rassure, il n’y aura pas de suppression de France Ô. Moi, j’aurai des objectifs dès le début du quinquennat pour l’audiovisuel public, qui seront exigeants et préservant son indépendance. Je l’ai dit, je pense qu’il y a une multiplication de chaînes qui parfois ne se justifiait pas. Mais France Ô a un programme et a une justification pleine et entière, je me suis déjà exprimé sur le sujet pour dire que je souhaitais tout à fait consolider dans le paysage audiovisuel français sa place, parce qu’elle reflète justement cette diversité et les enjeux que j’évoquais à l’instant ». En un peu plus d’un an, le discours a changé et France Ô est devenue « une chaîne ghetto où les ultramarins se regardent entre eux » d’après le cabinet de Mme la ministre de la culture. Cette décision de fermeture est prise sans la concertation nécessaire avec l’intersyndicale de France Ô et le collectif « Sauvons France Ô » malgré des rencontres avec la ministre de la culture notamment. Le sort de la chaîne est bel et bien scellé ce qui engendrerait la fermeture d’une centaine de postes. Cette fermeture est un véritable danger pour le pluralisme télévisuel et ne prend pas en compte les spécificités des territoires d’outre-mer dans les trois océans (environ 3 millions d’habitants) et le rôle exact de France Ô dans l’Hexagone auprès des 2 millions d’ultramarins y vivant. C’est pourquoi elle lui demande de préciser le calendrier à venir pour France Ô, et également les conditions de reclassement des emplois de la chaîne.
Voir ici la question sur le site de l’assemblée nationale (JO le 18/09/18)