« Le 11 août dernier, avec les insoumis du groupe d’action de Saint-Girons, j’ai participé à une distribution de tracts sur le marché de la ville afin d’attirer l’attention de nos concitoyens sur les graves dangers de destruction de nos services publics.
Depuis une quinzaine d’années, les politiques publiques menées par les gouvernements successifs ont savamment orchestré la destruction progressive ou la privatisation des services publics. Les territoires ruraux comme l’Ariège sont les premiers touchés et bien souvent les plus impactés.
La méthode est bien rodée et d’une redoutable efficacité. D’abord le pouvoir organise avec plus ou moins de tact l’asphyxie financière des services publics, toujours justifiée par la nécessité de faire des économies pour réduire le déficit budgétaire de l’État et la dette publique. Inexorablement la qualité des services visés (administration, sécurité, éducation, santé, etc.) se dégrade. Les tarifs usagers augmentent, ce qui impacte en premier lieu les plus démunis. Leur niveau d’endettement augmente malgré tout, car cette hausse des tarifs ne peut pas compenser la baisse des financements de l’État. Le trouble gagne la population qui constate bien que quelque chose ne fonctionne pas. C’est alors que l’idée de la “réforme” qui, jusqu’ici semblait inimaginable, commence à séduire les citoyens. Une fois l’opinion publique préparée, le moment est venu pour les gouvernements inféodés aux diktats libéraux, qu’ils soient de droite pure ou se revendiquent de la sociale démocratie, d’annoncer la mise en concurrence des services publics avec le privé. Ainsi se dessine la réforme des services publics, prétendument imposée par l’Europe, alors que souvent elle n’en demande pas tant. Cette “privatisation” des services publics accélère leur déficit structurel et accroît la pression exercée sur les fonctionnaires qui s’efforcent d’accomplir du mieux possible leur mission de service public.
Dans notre département cette année, on compte 5 postes d’enseignants en moins pour cette rentrée. Certains établissements scolaires connaissent une hausse des effectifs d’élèves dans certaines classes. Or à dotation horaire constante, ces hausses nuisent à la qualité de l’encadrement des élèves et potentiellement aussi à leur scolarité. Les services fiscaux sont eux aussi lourdement impactés par la diminution du personnel, entraînant des retards importants sur le traitement des dossiers et une dégradation des conditions d’accueil des usagers dans les trésoreries, là où elles existent encore. Car avec 4 trésoreries fermées l’an dernier, 3 autres fermetures prévues et plusieurs services regroupés dans quelques villes, les usagers n’auront bientôt plus d’interlocuteurs de proximité pour gérer leurs impôts ! Quant aux services de santé : le Groupement Hospitalier de Territoire, loin de répondre aux défis que constituent la dispersion démographique et le vieillissement de la population, va au contraire aggraver la situation en regroupant des services cruciaux sur le CHIVA à Saint-Jean-de-Verges.
Afin de sensibiliser la population ariégeoise à ces menaces, j’ai rejoint les militant.e.s insoumi.s.e.s sur le marché de Saint-Girons le 11 août dernier pour rencontrer les gens et distribuer des tracts appelant à défendre nos services publics. Nous avons eu un très bon accueil de la population. »