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Plan pauvreté : le plan anti-pauvres du Président des riches

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Article de Coline Maigre publié initialement dans l’Heure du Peuple le 17 septembre 2018 (voir ici)

Emmanuel Macron a dévoilé ce jeudi 13 septembre son plan pauvreté. La communication bien aiguisée, ne peut faire oublier le report de ce plan pendant la coupe du monde de football, ou encore les cadeaux faits aux ultra-riches en urgence dès le début de son mandat avec la suppression de l’ISF. En grande pompe, c’est un budget de 8 milliards sur 4 ans qui est consacré à ce plan pauvreté. Macron a fait ses choix, par an c’est donc 3 milliards d’euros pour les 300 000 assujettis à l’ISF et 2 milliards pour les 8,8 millions de pauvres de notre pays. Une fois encore, sa position de président des riches en sort renforcée.

Sous couvert de plan pauvreté, Emmanuel Macron revient sur l’inconditionnalité des aides sociales. Avec son revenu universel d’activité (RUA) prévu pour 2020, il met en place une fusion des prestations sociales (de l’APL au RSA en passant par l’AAH) pour une prestation unique avec une unification des critères. Les prestations n’ont pas été pensées pour les mêmes besoins et elles se retrouvent avec ce revenu universel d’activité dans le même sac. Ce qui est très inquiétant quand on pense par exemple aux personnes en situation de handicap qui seront soumises aux mêmes critères.

Rappelons-le, les aides sociales permettent aux gens de vivre dignement ou de survivre mais n’ont pas pour but de sortir les gens de la pauvreté. Elles y parviennent pourtant en partie. Selon Eurostat 23,6 % des Français seraient pauvres sans les aides contre 13.6% avec les aides. Ce coup de force d’unification est une incitation claire au non recours et va provoquer une perte de revenu pour beaucoup de français. Dans ce plan, le travail quel qu’il soit est aussi une priorité : Macron veut mettre les gens au travail à n’importe quel prix. Plutôt étonnant, alors que les emplois crées par les ordonnances travail se font toujours attendre. Avec ce RUA, il sera impossible de refuser plus de deux offres d’emploi. L’aide sociale ne sera plus un droit mais une contrepartie.

Cette même semaine, le Secours populaire publiait le baromètre de la pauvreté en France Ipsos/Secours populaire. Le constat est alarmant et ce sont toujours les plus pauvres qui subissent la politique d’Emmanuel Macron, le ruissellement n’opère pas. Une personne sur cinq ne se nourrit pas correctement en France aujourd’hui et une personnes sur deux pour les plus pauvres (on entend par là des difficultés pour assurer 3 repas par jour). Alors que la société macroniste devient de plus en plus inégalitaire, les priorités du gouvernement sont claires : le monde de la finance et les cadeaux aux ultra-riches. La lutte contre la pauvreté peut encore attendre.

 

Coline Maigre

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