Emmanuel Macron a décidé de désigner le président hongrois Orban et le Ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, comme ses adversaires politiques. Ceci est cocasse. La ligne que Macron trace entre les deux idéologies politiques que sont les libéraux et la nouvelle extrême droite européenne c’est au mieux de la poudre de perlimpinpin.
En effet la loi “asile et immigration” n’a rien à envier aux lois et positions prises par les gouvernements du pacte de Visegrad ou par Matteo Salvini. Et pourtant, le président s’évertue de jeter dans les bras de cette nouvelle extrême droite européenne des millions d’électeurs. Pas seulement en France, mais aussi dans toute l’Europe en refusant de reconnaître qu’il existe un autre chemin en dehors de l’autoroute du libéralisme ou de la sortie de route (peut être nécessaire) que constitue un Frexit.
Que l’expression de la crainte de la vague migratoire serait sa Némésis politique alors qu’une attitude responsable serait de centrer le débat sur les RAISONS de la migration et non sur l’arrivée de migrants.
Ces raisons, lui comme nous, nous les connaissons. Il s’agit de la déréglementation du droit international par les guerres illégales de déstabilisation (Irak, Libye…) mais surtout le maintien de la jungle qu’est le libre échange et le modèle consumériste qui affame des peuples entiers en empêchant l’émergence de leur économie.
De plus, la désignation de Salvini comme “grand Satan” par le président français est osée. Salvini doit, lui, son excellent score à Emmanuel Macron et à Hollande. Comment oublier la fermeture de la frontière à Ventimiglia. J’ai encore le souvenir du port de Genova, de nuit, rempli de migrants dormant à même le sol où agissaient des anonymes génois avec des bouteilles d’eau s’occupant de ces malheureux en plein cœur de la vague migratoire.
Quand Salvini accuse les États membres, et en particulier la France, de ne pas avoir joué leur rôle dans l’accueil des migrants, il a raison. Aussi désagréable que puisse être de donner raison à cet homme. Le sentiment d’abandon des Italiens a été directement alimenté par Hollande et Macron et de cela il n’y a aucun doute.
Vous comprendrez que la ligne de démarcation politique que veut tracer le chef de l’État est illusoire.
Les forces politiques qui n’ont d’autre but que de faire survivre un système qui opprime le peuple pour le bénéfice d’une caste de grand riche, sont issues du même moule. Macron est de la même caste que Alice Weidel, cette jeune femme est la leader du mouvement d’extrême droite AfD au Bundestag.
Formée dans la finance chez Goldman Sachs, jeune et dynamique, parlant couramment le mandarin, elle est une gagnante de la mondialisation. Elle considère que les pays européens doivent être garants du libre échange et d’une défense commune. Elle applaudit l’idée de station de triage de migrants en dehors de l’Union européenne, une idée d’Emmanuel Macron… Voyez-vous une différence d’objectif avec le leader des “progressistes” ?
Bien sûr qu’ils ont des différences idéologiques fortes mais le projet est le même, protéger le système.
La France Insoumise et ses alliés de “Maintenant le Peuple”, doivent, et ils le font, tracer la ligne de démarcation entre ceux qui veulent s’attaquer aux raisons des crises qui traverse notre continent (migratoire, économique, écologique) et non à leurs conséquences (Migrants, pauvres, etc…. )
Nous sommes porteurs d’une vision cohérente de ce que doit être notre société où on accueille celui dans le besoin quand il se présente à notre porte, mais qui fait tout pour que ce dernier n’ait pas à partir de chez lui sous la contrainte. Ce bon sens, cette “common decency” comme dirait George Orwell, est le centre de notre philosophie ainsi qu’en quelque sorte la craie qui trace la ligne qui nous sépare de nos adversaires politiques qui s’auto alimentent de ces tragédies et nous mènent vers notre perte.
Ne nous faisons pas avoir par Macron avec son couteau sur la jugulaire le moment du vote. Ce choix que l’on nous impose depuis trop longtemps : l’intérêt des riches ou les racistes, Moi ou le chaos.
Il nous a fait le coup une fois, mais pas deux. Et pour éviter cela, traçons la ligne nous-même.