M. Michel Larive attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire sur le braconnage des éléphants à des fins commerciales.
Les défenses des éléphants, nécessaires à leur survie, attisent la convoitise de nombreux braconniers pour alimenter le marché de l’ivoire, causant la mort de 20 000 éléphants chaque année, soit 55 éléphants tués par jour. La population d’éléphants a chuté de plus d’un tiers en 7 ans, atteignant un effectif extrêmement bas. L’existence d’un marché légal dans l’Union Européenne (UE) stimule la demande d’ivoire, pour la fabrication d’objets de décoration ou de bijoux, et est en train de pousser les éléphants vers l’extinction. Cependant, une prise de conscience émerge au sein des peuples européens. 72% des Français sont favorables à une interdiction totale du commerce de l’Ivoire, selon un sondage IFOP commandé par IFAW en avril 2017. Après un débat houleux, la France a fait une avancée majeure. Par un décret du 16 avril 2016, elle a complètement interdit le commerce de l’Ivoire brut sur son territoire et a restreint le commerce de l’ivoire travaillé. Toutefois, cette avancée majeure, risque aujourd’hui d’être remise en cause par la volonté de valoriser les métiers de l’ivoire. Il semble que le Gouvernement souhaite mettre en place un accompagnement et un dispositif de reconversion du métier d’ivoirier dans un but de relancer ces métiers artisanaux. Mais un accroissement du nombres d’ivoiriers favorisera le maintien, voire la hausse de la demande d’ivoire. Or, comme l’on démontré Lusseau D & Phyllis C. dans leur étude de 2016, intitulée « Can We Sustainably Harvest Ivory ? », pour que le commerce de l’Ivoire soit écologiquement soutenable, il faudrait prélever environ trois fois moins d’Ivoire que ce qui est fait actuellement. Alors certes le marché légal peine à fournir la demande mondiale en ivoire, ce qui encourage effectivement les actes de braconnage, mais il semble que le seul moyen de sauvegarder durablement les populations d’éléphants serait de mettre en œuvre des mesures visant à réduire la demande en Ivoire. C’est la raison pour laquelle les associations de défense des animaux s’interrogent sur la cohérence de vos décisions. D’un côté la France interdit le commerce d’ivoire sur son territoire, et de l’autre vous envisagez de favoriser la transmission du métier d’ivoirier. La position de la France doit être plus claire. Elle se doit de jouer un rôle central pour la sauvegarde des éléphants et la lutte contre le braconnage, en portant un message fort afin d’être l’une des voix influentes au sein de l’UE sur ce sujet. En 2017, la Commission Européenne a publié un document dans lequel elle incite les États membres à interdire les exportations de l’Ivoire brut. Malgré le travail remarquable du Conseil de l’Environnement, qui aux cotés du Royaume-Uni, agit afin d’interdire complètement le commerce de l’ivoire brut sur le territoire européen, la position de l’UE est encore trop timide.
Il est nécessaire d’aller plus loin. L’UE doit interdire dans les pus brefs délais l’importation, les exportations et la vente domestique de l’ivoire, en mettant en place des sanctions juridiques fortes. Considérant ces éléments, il aimerait savoir quelles sont les mesures concrètes que vous envisagez de mettre en place afin d’œuvrer à la protection des éléphants.