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Madame Ressiguier interroge Madame Vidal Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation sur l’arrêté concernant la  réforme de la licence. 

Ce lundi 9 juillet 2018, le CNESER, Conseil National de l’Enseignement et de la Recherche a adopté les nouveaux arrêtés encadrant la licence. 

Ce nouveau “cadrage de la licence”, censé mettre l’étudiant au coeur d’un parcours d’études plus “flexible” et plus “personnalisé” est source d’inquiétudes parmi les syndicats étudiants car il transforme en profondeur les contenus et les modalités du diplôme, selon les universités. En effet, dorénavant, avec la personnalisation des parcours,  un même diplôme ne fera pas référence à un même socle de connaissances selon l’université et même selon les étudiants. Le contrôle des connaissances et notamment les rattrapages, remplacés par la notion de “seconde chance”, pourra être organisé différemment dans chaque université. Enfin, il est inquiétant que les universités qui en auront les moyens pourront assurer des cours en présentiels tandis que pour faire des économies, d’autres universités renverront les jeunes face à “des outils numériques” et des cours en ligne car cela brise le principe d’égalité des conditions d’examen. Ainsi certaines universités envisagent déjà de supprimer 200 heures d’enseignement présentiel. Il est à craindre une détérioration de la qualité des cursus ainsi qu’une mise en concurrence des universités. Le droit à la compensation, qui garantissait une évaluation pluridisciplinaire et transversale de nos enseignements, sera désormais limité aux seules unités d’enseignement ou au regroupement d’unités d’enseignement décidé par les établissements universitaires, renforçant également les inégalités.

Avec la possibilité de s’écarter du cadrage national, c’est donc bien le risque d’une université à deux vitesses que l’on voit se confirmer. Certes, le chiffre de 1500 heures de cours demeurera la norme de référence mais le contenu et les modalités de ces heures varieront selon les universités, avantageant les plus réputées. Or, rappelons -le, seul un cadrage national des diplômes est garant d’égalité sur tout le territoire. 

Par conséquent, nous craignons que l’autonomisation des universités, inhérente à ce nouveau cadrage de la licence, ne mette davantage encore les universités en concurrence. Aussi, je souhaite savoir si vous avez intégré cette notion fondamentale d’égalité des chances dans votre schéma de rénovation de la licence, et quelles seront les modalités concrètes de sa mise en œuvre ? Comment cette réforme sera-t-elle financée et notamment l’accompagnement personnalisé des étudiant·e·s ? Pouvez-vous nous dire si ce nouvel arrêté licence sera financé par une augmentation du budget des Universités ? Par une augmentation des frais d’inscription ? Par une porosité entre le secteur public et le secteur privé qui aggraverait la marchandisation du savoir ?

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