Tous les sites

Iran-Espagne : Donald Trump, arbitre irresponsable

pARTAGEZ

Quand la politique s’invite dans la Coupe du Monde cela donne les Chroniques FiFOOT. Celle d’aujourd’hui est consacrée à l’Iran, pays actuellement au centre de toutes les attentions internationales…

Pour cette deuxième rencontre du groupe B, a priori déséquilibrée, l’Iran affronte l’Espagne, l’un des favoris de cette compétition. Pourtant les iraniens, coachés par le portugais Carlos Queiroz, devraient une nouvelle fois proposer de belles choses après avoir surpris le Maroc lors du match précédent. Il est vrai qu’il est bien difficile de jauger à l’avance le niveau de cette équipe, issue des qualifications de la zone Asie.

Souvent méconnue, elle représente pourtant l’un des pays les plus scrutés au monde, qui plus est ces derniers temps. L’accord de Vienne de juillet 2015 sur le nucléaire iranien prévoyait une levée progressive des sanctions économiques et laissait entrevoir l’espoir des jours meilleurs après 20 ans d’asphyxie commerciale du pays. Mais Donald Trump est depuis passé par là, revenant sur cet accord unilatéralement sans aucune considération pour les autres parties. Car celui qui aime se présenter comme le roi de la négociation ne se soucie guère des effets dévastateurs de ses positions. Peu importe s’il provoque l’embrasement d’une région où le maintien de la paix ne tient qu’à un fil tant qu’il défend ses intérêts et ceux de ses alliés.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là ! Donald Trump, en plus de revenir sur l’accord n’hésite pas à envoyer ses directives aux 4 coins du globe. Désormais tous ceux qui entretiendraient des relations commerciales avec l’Iran se verraient sanctionner par les Etats-Unis.

La pression américaine fait alors plier une à une les entreprises qui, notamment, avaient relancé des accords commerciaux depuis 2015. C’est ainsi que Nike dans un incroyable communiqué a indiqué ne plus vouloir fournir les chaussures pour les joueurs de la sélection iranienne et cela 4 jours avant le début de l’épreuve !

Plus terrible encore, le volte-face des entreprises françaises comme Total ou PSA Peugeot-Citroën qui avait signé d’importants contrats pour s’installer en Iran et qui vont finalement rebrousser chemin après les menaces américaines. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, l’a confirmé hier sur RMC, la plupart des entreprises françaises devront quitter l’Iran pour éviter des sanctions. L’omniprésence du dollar dans la plupart des transactions commerciales internationales permet aux Etats-Unis de pouvoir sanctionner des entreprises, même françaises, et maintient Donald Trump dans un rôle d’arbitre international partial et arrogant.

Il est vrai que la passivité de l’Union européenne et de Macron dans cette affaire laisse le champ libre au président américain. Malgré une position européenne officiellement en faveur du maintien des parties restantes dans l’accord, celui-ci sombre petit à petit sous les attaques de Trump et sans décisions diplomatiques fortes de la part de Macron, les discours de façades ne suffiront plus à masquer le rôle déclinant de la France dans les négociations internationales. 

Ce soir, lors de son match, l’Iran devrait avoir bien du mal à résister à la pression espagnole. La Tim Melli n’a d’ailleurs jamais battu une équipe européenne de son histoire en Coupe du Monde. Heureusement pour les supporters, dans le football tout est possible, le début de la compétition nous l’a démontré. Mais sur le terrain de la géopolitique, la partie s’annonce nettement plus difficile pour l’Iran tant les décisions de Trump provoquent déjà de sévères remous dans le pays…

Pour en savoir plus : 

Rechercher