Quand la politique s’invite dans la Coupe du Monde cela donne les Chroniques FiFOOT. Avec un match, une analyse, c’est le nouveau rendez-vous quotidien proposé par La France insoumise.
« Le football est un jeu simple : 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes et, à la fin, les Allemands gagnent toujours. » disait l’avant-centre anglais Gary Lineker. Au Mexique, aux frontières des Etats-Unis, une même règle semblait jusqu’à présent s’appliquer : l’élection du président voit s’affronter plusieurs candidats mais à la fin, c’est toujours le peuple qui perd.
Pourtant, dans la campagne en cours des élections de 2018, un candidat pourrait bien bousculer cette permanence de l’histoire. Ainsi, Andres Manuel Lopez Obrador, dit AMLO, caracole en tête des sondages et semble bien parti pour l’emporter le 1er juillet prochain. Ancien chef de gouvernement de la ville de Mexico, il se présente à la tête du Mouvement de régénération nationale (MORENA), un mouvement issu du mouvement social crée en 2012 afin de promouvoir sa candidature à l’élection présidentielle de 2018.
Dans un pays marqué par la violence et la misère, il met en avant les programmes sociaux mis en place à Mexico lorsqu’il était maire et propose de débattre de la légalisation des drogues afin de mettre un terme au crime organisé dans le pays.
Bien sûr, comme face à l’Allemagne, le match ne semble pas équilibré. L’oligarchie mexicaine, soutenue par le voisin étasunien, n’a pas hésité à déverser un torrent de calomnies, d’insultes et d’attaques personnelles. « Venezuelaaaaa » criait la caste pour tenter de disqualifier la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2017. « Venezuelaaaaa » crient les adversaires d’AMLO pour contrer sa progression fulgurante dans le pays.
Celui-ci choisit donc de prendre ces attaques avec humour, se qualifiant lui-même de « Andres Manuelovitch » pour répondre aux accusations d’accointance avec la Russie de Vladimir Poutine. Pourtant, c’est bien le onze mexicain qui affrontera l’Allemagne cet après-midi, sans renforts russes ou vénézuéliens !
Si AMLO pourrait bien bousculer la routine de la politique mexicaine, l’Allemagne aussi pourrait assister à quelques bouleversements. Ce pays fut en effet à l’avant-garde de la tentative d’invention d’une nouvelle gauche face à la double impasse du stalinisme et de la social-démocratie. C’est sur ce constat qu’est née le mouvement Die Linke. Malheureusement, force est de constater que celui-ci n’a pas réussi à capter en Allemagne la vague dégagiste qui parcourt l’Europe, cloué au sol par une incapacité à rompre ses alliances avec une social-démocratie vautrée dans une grande coalition avec Angela Merkel.
L’Allemande Sahra Wagenknecht dévoile les contours de son futur mouvement, inspiré des Insoumis https://t.co/nEdPZog6kO
— Mediapart (@Mediapart) 31 mai 2018
Tout comme l’équipe allemande a su réinventer son jeu au début du 21ème siècle en rompant avec un style froid et stéréotypé, des dirigeants de Die Linke emmenés par la présidente du groupe au Bundestag Sarah Wagenknecht mettent un coup de pied dans la fourmilière. Ainsi, celle-ci a annoncé sa volonté de créer un nouveau mouvement à l’image de la France insoumise ou de Podemos. Ce serait une formidable nouvelle qu’au cœur de l’europe austéritaire émerge une offre politique radicalement nouvelle, en mesure de capter la vague dégagiste et de lui offrir une issue positive.